Les hommes armés auteurs d'une attaque avec prise d'otage à l'hôtel Radisson de Bamako qui s'est soldée par au moins 21 morts, dont deux assaillants, vendredi 21 novembre, "parlaient anglais entre eux", a affirmé à l'AFP le célèbre chanteur guinéen Sékouba Bambino Diabaté, sorti de l'établissement par des forces de sécurité.
"J'ai entendu le premier tir à 6 h 10 (locales et GMT). J'ai pris ça comme quelque chose de banal. Les tirs ont continué. A 6 h 25, je me suis levé, je ne comprenais rien de ce qui se passait au dehors", a raconté M. Diabaté, joint par téléphone depuis Conakry.
Le chanteur, grand nom de la musique mandingue et particulièrement apprécié au Mali où il effectue de fréquents séjours, a précisé ne pas avoir vu les assaillants - au moins trois, de sources maliennes, au moins quatre, de source française - mais il a assuré les avoir distinctement entendus communiquer en anglais.
"Je n'ai pas vu les assaillants mais depuis ma chambre, j'entendais les bruits de leurs chaussures. Ils tiraient à l'intérieur de l'hôtel, dans les couloirs. J'entendais ce qu'ils disaient. Ils parlaient anglais entre eux. Ils étaient près de ma chambre. Tout le monde s'était enfermé", a dit Sékouba Bambino Diabaté.
Il n'était cependant pas en mesure d'indiquer leur origine d'après leur prononciation.
"Les gens-là n'étaient pas venus pour s'amuser mais pour tuer, ils étaient venus pour tuer. Ils ont tiré sur (les agents chargés de) la sécurité, ils ont pris en otage ceux qui étaient à la réception et au restaurant", a-t-il poursuivi.
Il a affirmé avoir pu quitter l'hôtel "à 7 h 45", ayant été, comme plusieurs dizaines de clients et employés du Radisson, secouru par des forces maliennes intervenues avec l'appui de forces françaises, de l'ONU et américaines.
"On nous a déposés au Palais des Sports" dans un gymnase proche de l'hôtel, "je me porte bien. Je remercie le bon Dieu de m'avoir sauvé la vie", a-t-il conclu.
L'assaut a été revendiqué par le groupe jihadiste de Belmokhtar, Al-Mourabitoune, indiquant qu'il s'agissait d'une opération conjointe avec al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).
Avec AFP