Au lendemain des manifestations massives d'opposants, à Washington mais aussi ailleurs aux Etats-Unis et dans le monde, le nouveau président s'est tourné dimanche vers Twitter pour railler les centaines de milliers de personnes, surtout des femmes, descendues dans la rue.
"Pourquoi ces gens ne sont-ils pas allés voter?" s'est-il interrogé, jugeant que les célébrités avaient fait "beaucoup de mal à leur cause".
Une heure plus tard, dans un deuxième tweet à la tonalité nettement plus conciliante, il affirmait que les manifestations pacifiques étaient "une des marques de fabrique de notre démocratie". "Même si je ne suis pas toujours d'accord, je reconnais les droits des gens à exprimer leur point de vue", a-t-il ajouté.
Plus de deux millions de personnes, surtout des femmes, ont participé samedi aux "Marches des femmes" organisées dans le monde pour la défense des droits civiques et contre Donald Trump.
Face aux chiffres en comparaison peu flatteurs de la cérémonie de son investiture vendredi, Donald Trump s'en est pris samedi avec véhémence aux médias, les accusant d'avoir menti.
"Honnêtement, cela avait l'air d'un million et demi de personnes, cela allait jusqu'au Washington Monument", l'obélisque du centre de la capitale américaine, a-t-il affirmé contre toute évidence, avant que son porte-parole, Sean Spicer, ne s'en prenne à son tour avec agressivité aux médias accusés de comportements "honteux".
'Obsession' de Trump sur les chiffres
Les autorités de la capitale ont pour règle de ne pas communiquer d'estimations de foules, afin d'éviter toute polémique. La seule façon de les estimer est de comparer les photos aériennes, qui montrent que l'investiture du républicain a rassemblé indiscutablement moins de monde que Barack Obama en 2009.
"En prenant un peu de recul, la taille exacte de la foule est un sujet peu important. Le fait que le président soit aussi obsédé (par ce sujet) l'est beaucoup plus", a estimé David Axelrod, ancien conseiller de Barack Obama, résumant l'inquiétude d'une partie de l'opinion américaine.
Son équipe tentait dimanche de recentrer le débat sur les jours à venir, rappelant que le président républicain avait l'intention de signer une série de décrets pour concrétiser une partie de ses engagements de campagne.
Jeudi, il participera à une rencontre des élus républicains de la Chambre et du Sénat à Philadelphie.
Vendredi, il recevra le premier dirigeant étranger dans le Bureau ovale en la personne de la Première ministre britannique Theresa May.
"Les deux sont arrivés au pouvoir, de manière similaire, à travers le Brexit et le mouvement ici, aux Etats-Unis", a insisté Kellyanne Conway, proche conseillère de M. Trump, sur ABC.
Quelques jours avant sa prestation de serment, Donald Trump a prédit que le Brexit serait "un succès" et annoncé qu'il voulait conclure "rapidement" un accord commercial avec le Royaume-Uni.
Nomination de Rex Tillerson bien engagée
Bonne nouvelle pour le nouveau président dont la plupart des membres de son gouvernement attendent toujours leur confirmation par le Sénat, la voie semble désormais dégagés pour Rex Tillerson, ancien patron d'ExxonMobil choisi pour diriger la diplomatie américaine.
Deux ténors républicains, Lindsey Graham et John McCain, qui avaient émis des réserves, ont annoncé dimanche qu'ils soutiendraient sa nomination à la tête du puissant département d'Etat.
Par ailleurs, le ministère de la Justice a estimé qu'aucun obstacle juridique (lié à la loi antinépotisme) ne s'opposait à ce que le gendre de Donald Trump, Jared Kushner, devienne l'un des proches conseillers du nouveau président.
Une pétition exigeant qu'il rende publique sa déclaration d'impôt a rapidement dépassé le cap des 100.000 signatures au-delà duquel le Maison Blanche doit en principe répondre dans les 30 jours.
Son équipe a fermé la porte à toute évolution sur ce thème. "Il ne publiera pas sa déclaration d'impôts. Ce sujet a été abordé durant la campagne et cela n'intéressait pas les gens", a lancé Kellyanne Conway.
Jamais depuis 40 ans un président américain n'avait pris le pouvoir avec un niveau d'impopularité aussi élevé que Donald Trump, selon une série d'enquêtes convergentes publiées ces derniers jours.
Avec AFP