Trente-trois personnes au total sont poursuivies dans ce dossier, dont six membres des forces de sécurité, a déclaré à l'AFP le porte-parole du pole antiterroriste, Sofiane Selliti, confirmant des informations de presse.
Accusés de "non assistance à personne en danger", les six agents font partie de 12 accusés laissés en liberté dans l'attente de leur procès, dont la date n'a pas encore été fixée, a-t-il ajouté.
M. Selliti a précisé que 14 accusés se trouvent en revanche en détention préventive. Sept sont poursuivis par contumace. Les chefs d'inculpation pour les 27 autres accusés n'ont pas été précisés.
L'enquête a été close par le juge d'instruction en juillet 2016, mais le dossier n'a été transmis que dernièrement à la chambre criminelle.
L'annonce intervient alors que des auditions ont eu lieu ces dernières semaines devant la Cour royale de justice en Grande-Bretagne, pays qui a perdu 30 ressortissants dans l'attaque de Sousse, revendiquée par le groupe Etat islamique.
Dans ses conclusions, le juge Nicholas Loraine-Smith a déclaré mardi que la police tunisienne avait réagi de manière "chaotique" ce jour-là. "Leur réponse aurait pu et dû être plus efficace", a-t-il avancé.
En janvier, l'avocat de 20 familles de victimes, Andrew Richie, avait déjà affirmé devant la cour qu'un rapport tunisien remis au gouvernement britannique avait pointé des "failles" dans la sécurité.
Armé d'une kalachnikov, l'auteur de la tuerie, un étudiant tunisien, avait surgi par la plage de l'hôtel Imperial Marhaba, abattant une dizaine de personnes avant de pénétrer dans l'hôtel où il avait continué à faire feu. L'attaque a duré plus d'une trentaine de minutes.
La Tunisie, qui a été frappée par une série d'attentats en 2015 et 2016, fait valoir que la sécurité a été largement renforcée ces derniers mois.
Le pays est sous état d'urgence permanent depuis l'attentat suicide du 24 novembre 2015 en plein Tunis contre un bus de la sécurité présidentielle (12 agents tués).
Malgré l'insistance des autorités tunisiennes, Londres continue de déconseiller les voyages non essentiels dans ce pays, d'ordinaire fréquenté par des centaines de milliers de touristes britanniques chaque année.
Avec AFP