Le couple a été reconnu coupable mardi par un tribunal de première instance de Tunis dans une affaire de "corruption administrative et financière", a déclaré à l'AFP Sofiène Sliti, le porte-parole du parquet, confirmant des informations de médias en ligne tunisiens.
Ce dossier, "lié au domaine de l'environnement", a donné lieu à trois autres condamnations, a-t-il affirmé: un ex-ministre de l'Environnement du régime Ben Ali et un cadre de ce même ministère ont écopé de cinq et trois ans de prison. Une autre peine de trois ans d'emprisonnement a été prononcée à l'encontre d'une proche de Leïla Trabelsi.
M. Sliti n'a pas été en mesure de fournir d'indication sur le fond de l'affaire. Interrogée par l'AFP, une source ministérielle a toutefois affirmé qu'elle se rapportait à l'utilisation "à des fins mercantiles" du "club Elyssa", bâtiment situé dans un parc naturel propriété de l'Etat, à Sidi Bou Saïd, dans la banlieue huppée de Tunis.
De fréquentes soirées mondaines étaient organisées dans ce club luxueux fondé par Leïla Trabelsi.
Chargée de faire la lumière sur les violations des droits de l'Homme des dernières décennies, l'Instance vérité et dignité a tenu en novembre ses premières auditions publiques dans ce lieu hautement symbolique.
Ben Ali, qui a gouverné la Tunisie d'une main de fer pendant 23 ans, vit toujours en exil à Jeddah (Arabie saoudite), en toute discrétion.
Avec le clan de son épouse honnie, il avait mis en coupe réglé l'économie du pays durant deux décennies.
Depuis la chute du régime en 2011, le couple a fait l'objet de multiples condamnations, notamment dans des affaires de corruption. Ben Ali a aussi été condamné à la prison à perpétuité pour la répression sanglante des manifestations de la révolution (338 morts).
Face aux difficultés actuelles en Tunisie, une nostalgie de l'ère Ben Ali s'est répandue dans une frange de la société. Mais l'ex-dictateur reste largement discrédité dans l'opinion.
Avec AFP