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Attentat meurtrier contre le marché central de N'Djamena


Précédent attentat du 15 juin 2015 a N'Djamena
Précédent attentat du 15 juin 2015 a N'Djamena

Un kamikaze déguisé en femme s'est fait exploser samedi sur le marché central de N'Djamena, faisant au moins 15 morts, la deuxième attaque d'envergure frappant en moins d'un mois la capitale du Tchad, pays en pointe dans la lutte contre Boko Haram.

Même affaibli par l'opération régionale en cours, le groupe islamiste nigérian reste une menace pour les pays riverains du lac Tchad et d'abord pour le nord-est du Nigeria, où 13 personnes ont été tuées dans deux attaques distinctes depuis vendredi.

Pour l'attentat de N'Djamena, le "bilan provisoire" est de 15 morts et 80 blessés, dont quatre graves. Neuf commerçantes et six hommes ont été tués, dont un gendarme tchadien, a affirmé à l'AFP le porte-parole de la police nationale, Paul Manga. Le kamikaze a également péri dans l'explosion.

"Pas de doute, il s'agit de Boko Haram", a assuré une source policière.

Le groupe avait revendiqué une double-attaque ayant fait 38 morts mi-juin à N'Djamena, la première du genre.

Samedi, c'est un homme habillé en femme, le visage dissimulé par un voile intégral, qui "a voulu infiltrer le marché. (...) Il a été intercepté par les gendarmes, qui lui ont demandé de se démasquer. (...) C'est à ce moment qu'il a déclenché sa ceinture (d'explosifs)", a raconté le porte-parole de la police.

La tête voilée de l'auteur présumé de l'attentat, arrachée par l'explosion, a été retrouvée près du lieu de l'attentat, et montrée à des journalistes sur place.

Invoquant des raisons de sécurité après la double attaque de juin, les autorités tchadiennes avaient dans la foulée totalement interdit le port du voile intégral (niqab, ne laissant apparaître que les yeux) dans ce pays majoritairement musulman. Elles avaient en représailles bombardé des positions de Boko Haram au Nigeria.

A proximité immédiate du lieu de l'attentat, des morceaux de chair humaine étaient éparpillés au milieu de flaques de sang.

Aussitôt après l'attaque, commerçants et badauds ont fui le marché dans un mouvement de panique.

"Tout le monde est très choqué", a confié un responsable policier, d'autant que "nous sommes en pleine période de ramadan", le mois de jeûne musulman.

Le quartier du marché central, situé au coeur de la capitale, a été entièrement bouclé par les forces de sécurité tchadiennes. Selon des sources sécuritaires, le Premier ministre Kalzeube Pahimi Deubet a convoqué une réunion d'urgence.

Dans un communiqué, le ministre des Affaires étrangères français, Laurent Fabius, a "condamné avec la plus grande fermeté" l'"odieux attentat" de samedi.

Le président tchadien Idriss Déby est un allié de poids pour Paris dans la lutte contre les groupes jihadistes en Afrique sahélienne, et l'armée française a établi à N'Djamena l'état-major de son opération Barkhane contre ces groupes.

Le "terrorisme" qui frappe aussi "les pays du Bassin du Lac Tchad doit être combattu avec détermination", a ajouté le ministre.

Avec AFP

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