L'attaque n'était pas revendiquée dans l'immédiat, mais les regards se tournent vers les shebab, groupe affilié à Al-Qaïda et qui commet régulièrement des attentats suicides dans ce pays pauvre et instable de la Corne de l'Afrique.
"Un terroriste kamikaze a conduit un véhicule chargé d'explosifs sur une maison d'hôtes à Bardera où séjournaient des responsables gouvernementaux", a affirmé Hussein Adan, commandant de police dans cette ville de la région du Gedo située à 450 kilomètres à l'ouest de la capitale Mogadiscio.
Parmi ces responsables se trouvaient le gouverneur du Gedo, Ahmed Bulle Gared, et plusieurs commandants militaires, a-t-il ajouté. "L'explosion a détruit la plupart du bâtiment et cinq agents de sécurité ont été tués", a poursuivi M. Adan, précisant que 11 autres personnes ont été blessées, dont le gouverneur, sans donner plus de détails sur la gravité des blessures.
"Nous n'avons jamais rien entendu d'aussi gros que l'explosion de ce matin, elle a secoué la terre comme un tremblement de terre", a déclaré à l'AFP Mohamud Saney, un témoin.
Les rebelles shebab combattent depuis 2007 le gouvernement fédéral soutenu par la communauté internationale. Chassés des principales villes du pays en 2011-2012, ils restent solidement implantés dans de vastes zones rurales. Le président Hassan Cheikh Mohamoud, revenu au pouvoir en mai 2022, leur a promis une "guerre totale".
Mais les shebab continuent de mener des attentats sanglants en représailles, montrant leur capacité à frapper au coeur des villes et des installations militaires somaliennes. Le 29 octobre 2022, deux voitures piégées avaient explosé à Mogadiscio, tuant 121 personnes et en blessant 333, l'attaque la plus meurtrière depuis cinq ans dans ce pays également touché par une sécheresse historique.