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Attaques de Paris : comment la France organise-t-elle sa riposte face au groupe EI ?


Francois Hollande accueille John Kerry à l'Elysée, le 17 novembre 2015. (AP Photo/Francois Mori)
Francois Hollande accueille John Kerry à l'Elysée, le 17 novembre 2015. (AP Photo/Francois Mori)

Tandis que les bombardements sur Raqa se poursuivent, François Hollande s'est assuré du soutien des Etats-Unis et de la Russie, s'est entretenu avec Hassan Rohani, et a demandé l'assistance de l'Union européenne.

La riposte promise au groupe Etat islamique (EI) par la France aux sanglants attentats de Paris se poursuivait mardi 17 novembre :

Bombardements à Raqa

Pour la deuxième fois en 24 heures, l'aviation française a bombardé dans la nuit le fief du groupe EI à Raqa, dans le nord de la Syrie, larguant 16 bombes et détruisant un "centre de commandement" et un "centre d'entraînement", a affirmé le ministère français de la Défense.

La France poursuivra "ces frappes au cours des semaines à venir", a prévenu le président François Hollande, qui a promis de "détruire" l'organisation jihadiste et son "terrorisme de guerre".

Le porte-avions Charles-de-Gaulle appareillera jeudi pour la Méditerranée orientale, au plus proche du théâtre syrien, ce qui permettra de "tripler les capacités d'action" de l'aviation française.

Alliance avec les Etats-Unis et la Russie

Dans un discours au fort accent martial lundi devant le Parlement, le chef de l'Etat français a souhaité "unir" l'action des forces françaises avec celles de la Russie et des Etats-Unis contre l'EI.

La Syrie et la lutte contre l'organisation jihadiste ont été au coeur d'un entretien mardi matin entre François Hollande et le secrétaire d'Etat américain John Kerry, qui a exprimé la "détermination" des deux alliés à "combattre et vaincre ensemble" les "monstres psychopathes" de l'EI.

Le président Hollande se rendra la semaine prochaine à Washington et Moscou pour rencontrer Barack Obama et Vladimir Poutine, et tenter de parvenir à une coalition unique contre l'EI.

Entretiena avec le président iranien

Il s'est entretenu avec son homologue iranien Hassan Rohani pour "marquer l'importance" des négociations en cours entre grandes puissances sur le conflit syrien et de la lutte contre Daech.

Demande d'assistance à l'UE

La France a par ailleurs demandé l'assistance de l'Union européenne, invoquant l'article 42-7 des traités européens - encore jamais utilisé dans l'histoire de l'Union -, qui prévoit une clause de solidarité en cas d'agression contre un pays de l'UE. Les Etats membres ont exprimé un "soutien unanime" à cette demande, selon la chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini.

Elle permettra d'établir rapidement et précisément l'aide que chaque pays est prêt à apporter concrètement à la France.

Nouvelles perquisitions en France

Sur le front intérieur, après les 168 perquisitions et 23 interpellations du week-end, les forces de l'ordre ont procédé à 128 nouvelles perquisitions en France dans la nuit de lundi à mardi.

Une voiture, qui pourrait avoir servi à la préparation des attentats, a été retrouvée mardi matin dans le nord de Paris, selon des sources policières.

A ce jour, l'enquête sur les tueries, qui ont fait vendredi 129 morts et 352 blessés près du Stade de France, dans la salle de concert du Bataclan et dans plusieurs bars et restaurants de la capitale, a permis l'identification de cinq des sept kamikazes.

Mais la traque d'un suspect-clé, Salah Abdeslam, 26 ans, possible huitième auteur des attentats, se poursuit, ainsi que l'identification des cadavres déchiquetés des deux derniers kamikazes.

"Nous n'avons pas encore la vision du nombre de personnes impliquées dans les attentats", a reconnu mardi le Premier ministre Manuel Valls.

Selon le président Hollande, "les actes de guerre de vendredi ont été décidés et planifiés en Syrie, préparés et organisés en Belgique, perpétrés sur notre sol avec des complicités françaises".

Quatre des kamikazes jusqu'à présent identifiés sont Français : Samy Amimour (28 ans), Omar Ismaïl Mostefaï (29 ans), Bilal Hadfi (20 ans) et Brahim Abdeslam (31 ans). Au moins trois d'entre eux sont allés combattre en Syrie au cours des deux dernières années.

Le mystère du passeport syrien

Le cinquième était muni d'un passeport syrien dont l'authenticité "reste à vérifier", au nom d'Ahmad Al Mohammad, 25 ans, un migrant dont les empreintes concordent avec "celles relevées lors d'un contrôle en Grèce en octobre", selon la justice française. Le passeport pourrait néanmoins correspondre à celui d'un soldat du régime de Bachar al-Assad tué il y a plusieurs mois, selon une source proche de l'enquête.

Les enquêteurs ont aussi dans leur viseur un jihadiste belge en Syrie, Abdelhamid Abaaoud, qui pourrait être "l'inspirateur" des attaques. Cet ancien petit délinquant de 28 ans est apparu à visage découvert à plusieurs reprises dans la propagande de l'EI et semble avoir monté en grade -à l'image d'autres francophones- dans la hiérarchie de l'organisation de Daech, qui reste néanmoins dominée par ses cadres irakiens et arabes.

En Belgique, deux suspects ont été inculpés.

Avec AFP

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