Liens d'accessibilité

Dernières nouvelles

L'attente des résultats de la présidentielle se prolonge au Liberia


Un agent compte les voix lors de l'élection présidentielle dans un bureau à Monrovia, le 10 octobre 2017.
Un agent compte les voix lors de l'élection présidentielle dans un bureau à Monrovia, le 10 octobre 2017.

Les premiers résultats de la présidentielle au Liberia, tenue mardi pour désigner le successeur d'Ellen Johnson Sirleaf, première femme élue chef d'Etat en Afrique, se faisaient toujours attendre jeudi, la Commission électorale appelant à la patience et au calme.

Après le vote de mardi, marqué par une forte participation, l'incertitude perdurait notamment sur la tenue d'un éventuel second tour, si aucun des 20 candidats ne l'emportait dès le premier.

La commission électorale a renoncé à donner mercredi comme prévu de premiers résultats, invoquant des défaillances en matière d'organisation.

Les deux favoris, le sénateur George Weah, légende du football africain, battu par Mme Sirleaf au second tour en 2005, puis comme candidat à la vice-présidence en 2011, et le vice-président sortant, Joseph Boakai, semblaient néanmoins se détacher, selon des résultats partiels provisoires diffusés par les radios.

Mais la commission électorale a réaffirmé jeudi qu'elle était le seul organe habilité à publier des résultats, mettant en garde contre la diffusion d'informations non validées.

"La Commission électorale nationale (NEC) se voit obligée de préciser qu'elle n'a pas encore commencé à publier de résultats provisoires", a-t-elle indiqué sur Twitter jeudi, annonçant une conférence de presse à 17H00 GMT.

Son président, Jerome Korkoya, avait reconnu que certains agents électoraux chargés de canaliser les électeurs avaient fourni des indications erronées dans les files d'attente.

Cela a causé des "retards" et des "tensions", a souligné le chef des observateurs de la Communauté des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao), l'ancien président ghanéen John Dramani Mahama, tout en estimant que le décompte des voix s'était déroulé jusqu'à présent de manière "transparente et crédible".

M. Mahama a exhorté les candidats à "accepter avec élégance la volonté du peuple", et à ne recourir qu'aux "moyens légaux" en cas de contestation. La Cour suprême a indiqué cette semaine qu'elle siégerait pendant la période post-électorale pour examiner d'éventuels recours.

D'éventuelles contestations pourraient notamment venir de l'avocat et vétéran de la politique Charles Brumskine ou d'Alexander Cummings, ancien dirigeant de Coca-Cola pour l'Afrique, entre lesquels risque de se jouer la troisième place, selon les experts, et qui espèrent se qualifier pour un second tour.

Présidentielle et législatives

Un porte-parole du parti de M. Boakai, Moore Allen, a dénoncé les problèmes d'organisation, redoutant qu'ils ne "puissent peser sur le résultat" final.

Un porte-parole du parti de M. Weah, Ansu Suny, a également regretté que de tels problèmes aient "découragé certaines personnes, au point de partir" sans voter. Mais il a exclu que ces difficultés puissent entacher les résultats, estimant que "l'ampleur de ces incidents n'est pas très importante".

Après les Etats-Unis, historiquement liés à la plus ancienne république d'Afrique, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a "salué la tenue pacifique du scrutin" et félicité les Libériens pour s'être rendus aux urnes "en grand nombre et avec enthousiasme".

Outre leur futur chef de l'Etat, les plus de deux millions d'électeurs de ce petit pays anglophone d'Afrique de l'Ouest ont voté pour renouveler les 73 sièges de la Chambre des représentants. Les législatives ne comportent qu'un seul tour.

Mardi, la présidente sortante, 78 ans, qui ne pouvait plus se représenter après deux mandats de six ans, a estimé que le Liberia était "prêt pour la transition", la première d'un dirigeant élu à un autre dans ce pays "depuis trois générations".

Mme Sirleaf, prix Nobel de la paix 2011, avait déjà appelé lundi les Libériens à mesurer "le chemin parcouru" depuis la guerre civile qui a fait quelque 250.000 morts entre 1989 et 2003.

Après plusieurs années de forte croissance, avec un sommet à 15,7% en 2007, l'économie a stagné entre 2014 et 2016, affectée par l'épidémie d'Ebola et la chute des cours des matières premières.

Pour redresser économiquement le pays, chacun des candidats a insisté sur une recette simple: le développement des routes pour M. Boakai, de l'agriculture pour le magnat des télécommunications Benoni Urey, de l'éducation et de la formation professionnelle pour MM. Weah et Cummings.

Avec AFP

XS
SM
MD
LG