Au Bénin, l'éradication du paludisme à l'horizon 2030 mobilise les acteurs impliqués dans la lutte contre cette maladie qui, malgré les nombreux efforts, reste l'une des premières causes de la mortalité infantile.
Le Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP), en partenariat avec l'agence américaine USAID et les hôpitaux communautaires, travaillent à réduire les milliers de cas enregistrés chaque année, mais le chantier est encore grand et demande plus de stratégies et de volonté politique.
Le paludisme "délaissé" à cause du Covid
Au Bénin, la situation de la lutte contre le paludisme est alarmante. En dépit des efforts, il reste un véritable problème de santé publique. Les populations des zones les plus exposées ne savent plus que faire pour prévenir cette maladie causées par les moustiques.
"La lutte contre le paludisme qui a été quelque peu délaissée depuis que le Bénin a détecté le premier cas de contamination du Covid", se désole Dr Cyriaque Affoukou, qui travaille au PNLP.
Pourtant, le paludisme représente le premier motif de consultation et d'hospitalisation et de décès chez les enfants de moins de cinq ans.
En 2019, le pays a enregistré 2.515.000 cas de paludisme dont 3234 décès.
"Il est important, voire indispensable, d’avoir un engagement au plus haut niveau des autorités de l’Etat et surtout une implication plus accrue des organisations de la société civile et des communautés à tous les niveaux", plaide la coordonnatrice du PNLP, Aurore Ogouyemi-Hounto.
Mobiliser les communautés
Avant 2030, le défi sera de réussir la sensibilisation des populations pour le respect scrupuleux des mesures préventives.
"Notre stratégie c'est d'abord de contrôler la maladie, lutter efficacement pour éviter le passage du paludisme forme simple à la forme grave qui est la cause des décès. Nous connaissons les moyens de lutte, le reste peut se faire avec le concours de chacun. Le paludisme touche chaque famille", détaille Dr Cyriaque Affoukou, coordonnateur adjoint du PNLP.
Pour accompagner la population dans la lutte contre le paludisme, le gouvernement s'emploie à distribuer des moustiquaires imprégnées et procède régulièrement à la destruction des gîtes larvaires dans les bas-fonds et autres zones à risques.
Mais le plus gros défi reste la sensibilisation contre l'automédication, l'autre cause de la mortalité infantile en matière de paludisme, précisent les experts.