Au moins 100 personnes ont été tuées lors d'affrontements dans une zone frontalière entre deux États dans l'est de l'Éthiopie, a-t-on appris auprès des responsables locaux.
Les affrontements ont éclaté vendredi et se sont poursuivis jusqu'à mardi dans une zone frontalière entres les États d'Afar et de Somali, précise Ahmed Humed, commissaire de police adjoint de l'État d'Afar.
C'est la toute dernière flambée de violence avant les élections nationales prévues au mois de juin.
Ali Bedel, porte-parole de l'État de Somali, a déclaré que 25 personnes avaient été tuées vendredi et qu'un "nombre inconnu de civils" avaient péri dans une attaque ultérieure mardi.
Les deux régions nient être à l'origine de ces attaques et se rejettent mutuellement la responsabilité des violences.
Les affrontements le long de la frontière précèdent le conflit qui dure depuis six mois dans le nord et qui oppose le gouvernement fédéral éthiopien à l'ancien parti au pouvoir dans la région du Tigré.
Pourtant, la violence s'est intensifiée au moment même où le gouvernement du Premier ministre Abiy Ahmed tente d'affirmer son contrôle sur le Tigré - soulignant à quel point le lauréat du prix Nobel de la paix 2019 a du mal à maintenir l'unité du pays.
L'élection de juin revêt désormais la nature d'un test décisif pour l'unité fragile du pays, menacée par de nombreux partis régionaux et ethniques.
En 2014, la frontière entre les États d'Afar et de Somali a été redessinée par le gouvernement fédéral, alors dirigé par une coalition multiethnique, le Front démocratique révolutionnaire du peuple éthiopien (EPRDF). Trois petites villes ont été transférées de Somali à Afar, qui a depuis tenté de les reconquérir.
En conséquence, les milices des deux États se sont déjà affrontées au sujet de leurs frontières contestées. En octobre de l'année dernière, 27 personnes ont été tuées lors d'une vague d'affrontements à la frontière, chaque partie rejetant la faute sur l'autre.