"Treize morts c'est le bilan provisoire, les recherches continuent", a déclaré le préfet, Vincent Toh Bi, précisant qu'"une vingtaine de maisons ont été emportées" lors de ce glissement de terrain survenu dans une zone inondable et inconstructible, à la suite de plusieurs jours de pluies diluviennes sur Abidjan.
Une dizaine de personnes ont été hospitalisées, selon des habitants.
"J'ai perdu mon fils de trois ans, je cherche son corps", a confié à l'AFP un habitant, Aboubacar Dagnon, la maison de sa femme ayant été emportée.
Selon un autre habitant, un pan de colline s'est effondré sur une vingtaine de maisons en contrebas vers 08H00 (locales et GMT). L'effondrement s'est produit lorsqu'un tunnel d'évacuation d'eau, qui était bouché, a soudain cédé, après plusieurs jours de pluies torrentielles.
La saison des pluies a commencé en mai à Abidjan, et dure habituellement jusqu'à fin juillet.
Jeudi après-midi, des centaines d'habitants du quartier "Derrière le rail" d'Anyama, certains enfoncés dans la boue jusqu'au genoux, fouillaient dans le décombres pour essayer de trouver des corps d'éventuels survivants, ou bien des ustensiles de cuisine ou des vêtements, a constaté un journaliste de l'AFP.
Les pluies ont déjà causé un mort ce week-end à Abidjan, selon le préfet.
Le scénario des pluies torrentielles suivies d'inondations dévastatrices est récurrent à Abidjan. Les constructions dans des zones inondables, souvent habitées par des pauvres, sont légion dans cette métropole d'Afrique de l'Ouest, forte de 5 millions d'habitants et en croissance continue.
Ville vallonnée bâtie autour de lagunes bordant la mer, la capitale économique pâtit d'infrastructures défaillantes, en particulier pour les égouts et la gestion des eaux, faute d'investissements et d'entretien suffisants depuis des décennies.
Les autorités ont néanmoins entrepris des actions dans toute la ville après les graves inondations qui avaient causé la mort de 18 personnes en juin 2018.
S'attirant les foudres des populations, le gouvernement a détruit des "quartiers" dans des zones inondables ou dangereuses, où les habitants vivent dans des conditions précaires, s’installant et construisant des maisons là où ils trouvent de la place.