L'explosion du camion-citerne, suivie d'un grand départ de feu, semble expliquer le bilan élevé de tués et de blessés, et le manque de moyens de secours a aussitôt suscité une polémique sur les réseaux sociaux.
"Nous avons compté 53 corps calcinés", a déclaré à l'AFP Florian, témoin de l'accident au village de Mbuba à 120 km à l'ouest de Kinshasa, sur la route qui mène vers le seul débouché maritime du pays, le port de Matadi.
En outre sept personnes victimes de brûlures sont mortes à l'hôpital Saint-Luc de Kisantu, la grande ville voisine de quelques km, a-t-il ajouté.
"On a emmené beaucoup de brûlés, pour la majorité au deuxième degré", a ajouté le docteur Trésor, également joint par l'AFP à l'hôpital Saint-Luc.
"On est en train de les assister, on les réhydrate, mais malheureusement il y a ceux qui sont en train de mourir sur place", a ajouté le docteur.
"Il y a deux cliniques mobiles en train d'évacuer les brûlés", a-t-il ajouté.
"Nous déplorons la mort d'une cinquantaine de personnes et il y a une centaine de personnes qui ont des brûlures de deuxième degré", avait déclaré plus tôt dans la journée le gouverneur intérimaire de la province du Kongo central, Atou Matubuana.
Les victimes ont été prises par la propagation du feu dans ce village près de Kisantu, connue pour sa cathédrale et son jardin botanique.
"Beaucoup de gens ont trouvé la mort au marché", a précisé un autre témoin joint par l'AFP, Blaise Matumona, selon lequel l'accident a eu lieu très tôt le matin.
"Le feu s'est répandu rapidement, atteignant les habitations environnantes", a précisé la radio onusienne Okapi, qui avait avancé un premier bilan de 30 morts.
"Nous avons pris des dispositions au niveau de la province (...) pour prendre en charge toutes les victimes", a ajouté le gouverneur cité par le site d'actualité.cd, selon lequel le gouvernement central allait envoyer une délégation.
Sur les réseaux sociaux, une photo montrait au moins trois corps calcinés au pied d'un camion renversé en feu.
Une autre photo montrait des survivants avec de grandes brûlures sur la peau emmenés en moto, en pick-up ou en transport collectif vers l'hôpital Saint-Luc de Kisantu.
Les survivants ont été évacués dans des voitures de la police et des véhicules privés, confirme un témoin, qui n'a "malheureusement" pas vu d'ambulance.
L'accident et ces photos ont provoqué la colère des Congolais sur les réseaux sociaux, au lendemain d'un bref interlude de joie, de fierté et d'unité avec l'annonce du prix Nobel de la paix au gynécologue congolais Denis Mukwege.
"Pas d'ambulance, et sûrement pas d'hôpital digne de ce nom à Kisantu. La prévention de ce genre de drame, n'en parlons même pas...", s'est indigné sur Twitter le mouvement Lutte pour le changement (Lucha), en lançant une nouvelle charge contre le président Joseph Kabila.
La Mission des Nations unies au Congo (Monusco) a indiqué qu'elle avait envoyé sur place "neuf ambulances afin de procéder à des évacuations médicales".
Des voitures surchargées de produits agricoles et des poids lourds empruntent régulièrement cette route qui relie la capitale (10 millions d'habitants) au port de Matadi, où la commission électorale réceptionnait samedi des machines à voter en provenance de Corée du Sud, destinées à la présidentielle de décembre.
Avec AFP