L'attaque a frappé avant l'aube une rue bondée du quartier commerçant de Karrada, où de nombreux habitants faisaient leurs courses avant la fête marquant la fin du mois sacré musulman du ramadan, prévue en début de semaine prochaine.
Selon des sources médicales et des responsables de la sécurité, au moins 75 personnes ont été tuées et plus de 130 blessées dans l'attentat survenu une semaine après la perte par l'EI de son fief de Fallouja, à 50 km à l'ouest de Bagdad.
Le Premier ministre Haider Al-Abadi s'est rendu sur les lieux du drame et a promis de "punir" les responsables de l'attaque, selon son bureau.
La puissante déflagration a provoqué des incendies dans plusieurs immeubles et échoppes et les pompiers tentaient toujours, 12 heures après l'attentat, d'éteindre les flammes.
Des hommes ont dégagé les corps de deux victimes de l'un des bâtiments en feu dans la rue jonchée de gravats et de débris.
Hussein Ali, a un ancien soldat de 24 ans, a affirmé que six employés dans un magasin appartenant à sa famille avaient été tués et leurs corps carbonisés.
"Je vais de nouveau rejoindre le champ de bataille. Au moins là-bas je connais l'ennemi et je peux le combattre. Mais ici, je ne sais pas contre qui je dois lutter", a-t-il dit à l'AFP.
Sécurité inefficace
Dans un communiqué diffusé par SITE, le centre américain de surveillance de sites jihadistes, l'EI, une organisation radicale sunnite, a affirmé qu'un kamikaze irakien avait fait exploser une voiture piégée près d'un rassemblement de chiites, une communauté musulmane majoritaire en Irak considérée comme hérétique par l'EI.
Selon des responsables, une autre explosion s'est produite dans le quartier Al-Chaab dans le nord de Bagdad faisant un mort et quatre blessés, mais son origine était sujet à controverse.
Malgré ses revers militaires sur le terrain face aux troupes gouvernementales, l'EI a réussi à commettre des attentats sanglants au milieu de rassemblements civils.
Une vidéo postée sur les réseaux sociaux montre des hommes -en colère semble-t-il contre l'incapacité du gouvernement à empêcher le carnage à Karrada- lancer des pierres sur un convoi présenté comme celui de M. Abadi.
Un passant pouvait être entendu insulter M. Abadi sur une autre vidéo.
A l'étranger, le président français François Hollande a dénoncé comme "l'oeuvre de criminels abjects" l'attentat et redit sa "détermination absolue à les combattre partout"
La dernière attaque majeure de l'EI à Bagdad remonte au 17 mai: un double attentat contre deux quartiers avaient fait près de 50 morts.
Avec AFP