L'attaque qui s'est produite mardi dans le village de Sasawa, à quelque 45 km de Damaturu, la capitale de l'Etat du Yobe, est la troisième visant l'armée dans la région en moins de deux semaines, marquant une reprise des hostilités avec la fin de la saison des pluies le mois dernier.
Le porte-parole de l'armée pour Damaturu, le colonel Kayode Ogunsanya, a déclaré que l'attaque "avait fait des victimes des deux côtés".
Mais, selon un responsable militaire de la ville qui a demandé l'anonymat, "nous avons perdu jusqu'à présent huit hommes dans l'attaque terroriste de Boko Haram contre le bataillon 233 dans le village de Sasawa: sept soldats et l'officier supérieur", a-t-il dit à l'AFP.
"On a récupéré leurs corps mais il y a beaucoup de personnes dont on est sans nouvelles. On ne sait pas s'ils sont morts ou vivants", a-t-il ajouté.
Selon un chef du village, les jihadistes arrivés à bord de six pick-up ont donné l'assaut au camp militaire, provoquant des combats qui ont duré six heures.
"Quand ils ont compris qu'ils allaient perdre, ils ont réclamé des renforts et d'autres combattants sont arrivés à bord de trois camions", a-t-il dit.
Les assaillants ont réussi à pénétrer dans la base, forçant les soldats à la retraite. Ils sont ensuite entrés dans le village dont les habitants avaient fui.
Selon un autre habitant, Aisami Gremah, les islamistes "ont chargé du grain de la dernière récolte sur les camions et sont partis vers Kareto et Magumeri", des villes de l'Etat voisin du Borno.
Ils ont aussi incendié des récoltes qui séchaient dans des fermes de Tungushe, un autre village de la région, a-t-il ajouté.
Depuis son apparition il y a huit ans, Boko Haram, qui lance des attaques et commet des attentats suicides au Nigeria mais aussi dans les pays voisins comme le Cameroun, le Niger et le Tchad, a provoqué la mort d'au moins 20.000 personnes.
Avec AFP