Olisa Metuh, ancien porte-parole de la présidence sous M. Jonathan, est accusé par la Commission des crimes économiques et financiers (EFCC) d'avoir reçu 400 millions de nairas (945.000 euros) de Sambo Dasuki, le conseiller à la sécurité, dans le cadre d'un scandale sur une affaire de vente d'armes.
L'argent, selon la EFCC, aurait été utilisé pour financer la campagne présidentielle du Parti démocratique populaire (PDP), qui n'a finalement pas réussi à faire élire M. Jonathan en 2015, face à son rival, Muhammadu Buhari.
Onyechi Ikpeazu, avocat de M. Metuh, a déjà réussi à faire apparaître Sambo Dasuki comme témoin à la barre.
"L'autre témoin dont nous souhaitons la présence est Goodluck Jonathan, ancien président de la République Fédérale du Nigeria", a-t-il lancé devant la haute cour fédérale d'Abuja.
"Nous lui avons fait parvenir une lettre, à laquelle il n'a pas répondu", a fait savoir l'avocat lors de l'audience de lundi, affirmant que son client n'avait agi que sur les ordres de la présidence.
Pour Me Ikpeazu, l'ex-président est un "témoin indispensable" et s'il ne peut être entendu à barre, son client devrait être acquitté des charges qui pèsent contre lui.
De son côté, M. Dasuki apparaît dans un autre procès, accusé d'avoir détourné 2 milliards de dollars destinés à équiper l'armée nigériane, notamment pour la lutte contre l'insurrection du groupe jihadiste Boko Haram.
Selon l'enquête de la EFCC, cet argent a ensuite été distribué à des membres éminents du PDP, ancien parti dirigeant.
M. Dasuki avait assuré également lors de l'une de ses audiences à la Cour que le président était au courant de cette affaire de détournements.
En janvier 2016, dans un entretien avec l'AFP, l'avocat de M. Dasuki, Ahmed Raji, avait assuré "ne pas pouvoir parler de cette affaire, sans parler du président Jonathan".
M. Jonathan a déclaré à l'époque être prêt à être interrogé, mais ne souhaitait pas s'exprimer d'avantage pour ne pas influencer les procès en cours.
Le président Buhari a promis de mener une guerre sans répit à la corruption, un "cancer", qui gangrène le géant pétrolier d'Afrique de l'Ouest.
De nombreuses affaires, menées par l'EFCC ont éclaté au grand jour depuis 2015, et de nombreux proches de l'ex-président - notamment son épouse, son cousin et son ancienne ministre du pétrole - ont été directement visés par des enquêtes et de nombreux biens et comptes bancaires saisis.
Le PDP accuse le parti au pouvoir de mener une chasse aux sorcières contre l'opposition, désormais totalement affaiblie.
Avec AFP