Quatre personnes ont été égorgées jeudi dans le nord-est du Nigeria en représailles à l'arrestation d'un membre important de Boko Haram, a-t-on appris de sources locales vendredi.
"Quand ils sont arrivés, ils ont demandé à tout le monde de se rassembler, mais les gens ont fui. (...) Ils ont réussi à kidnapper six personnes, et en ont égorgé quatre autres", a raconté Usman Buba, un habitant du village, .
La veille, un commandant de Boko Haram, Adamu Rugurugu, avait été arrêté dans la même localité, lors d'une tentative d'attaque par le groupe jihadiste, selon M. Buba.
Aucun coup de feu n'a été tiré, d'après les villageois, pour éviter d'attirer l'attention de militaires postés non loin du village.
Adamu Rugurugu, un des dirigeants éminents du groupe jihadiste nigérian, "terrorisait le village", a ajouté M. Buba.
Un autre villageois, Dahiru Alkali, a témoigné des mêmes faits, assurant que les habitants s'étaient plaints à de nombreuses reprises à l'armée des attaques incessantes de Boko Haram.
Ms. Alkali et Buba ont pu joindre l'AFP une fois arrivés à Maiduguri, la capitale de l'Etat du Borno (nord-est).
Gwoza fut la capitale du Caliphat de Boko Haram en juillet 2014, lorsque ce groupe détenait encore de larges parts du territoire au nord-est du Nigeria, avant d'être reprise par l'armée nigériane en mars 2015.
Mais Boko Haram mène encore des attaques régulières dans cette région reculée et montagneuse à la frontière du Cameroun, malgré les assurances du gouvernement et de l'armée nigérianes selon lesquels le calme y est revenu.
En avril, 13 femmes avaient été kidnappées par le groupe dans le même village.
De nombreux territoires autour du lac Tchad et à la frontière du Cameroun restent inaccessibles.
Mercredi, onze personnes ont été tuées lors d'une attaque sur Maiduguri.
Le conflit a fait plus de 20.000 morts et 2,6 millions de déplacés depuis 2009.
Avec AFP