"Le "Rassemblement" dénonce l'enlèvement de quatre dirigeants de nos structures des jeunes, jeudi vers 21h00 (20h00 GMT), par des hommes en uniforme de la police cagoulés pour une destination inconnue jusqu'à ce matin", a déclaré à l'AFP Adam Bombole, l'un des responsables de cette coalition, qui regroupe plusieurs grands partis de l'opposition congolaise.
Les quatre opposants "étaient dans les préparatifs du meeting de samedi pour le deuxième carton jaune au président Kabila", a-t-il ajouté.
Réuni autour de l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), parti d'Étienne Tshisekedi, opposant historique en RDC, le "Rassemblement" envisage d'organiser une manifestation samedi à Kinshasa pour exiger le départ de M. Kabila du pouvoir le 20 décembre à la fin de son mandat.
"Ces jeunes ont été pris en flagrant délit en possession des tracts appelant à la révolte contre les autorités dans leur voiture", a déclaré à l'AFP le colonel Pierrot-Rombaut Mwanamputu, porte-parole de la police.
Les quatre hommes ont été "transférés quelque part", a-t-il dit sans plus de précision, alors qu'on lui demandait s'ils étaient acheminés au parquet.
Le directeur du Bureau conjoint de l'ONU aux droits de l'Homme, José-Maria Aranaz, a indiqué à l'AFP que son bureau procédait à "la vérification sur les allégations d'arrestation de six membres de l'opposition hier" soir à Kinshasa.
Ces arrestations sont intervenues quelques heures après la nomination du nouveau Premier ministre Samy Badibanga, un transfuge de l'UDPS, dans le cadre de l'accord conclu entre la majorité et une frange minoritaire de l'opposition reportant à une date indéterminée la présidentielle qui devait avoir lieu cette année. Cet accord a été rejeté par le "Rassemblement".
Jeudi après-midi, des heurts avaient éclaté à Limeté (centre-est de Kinshasa) au quartier général de l'UDPS, entre la police et les militants de ce parti qui distribuaient des tracts appelant à la manifestation de samedi.
Les 19 et 20 septembre, 53 personnes avaient été tuées, selon l'ONU, en marge d'une manifestation similaire contre le président.
M. Kabila est au pouvoir depuis 2001, la Constitution lui interdit de se représenter mais le chef de l'État n'a jamais dit expressément qu'il ne briguerait pas un troisième mandat.
AAvec AFP