"Un remorqueur qui tractait une barge transportant des policiers, des membres du chef du Corps nigérian de défense et de sécurité civile (NSCDC), ainsi que des civils a été attaqué par des pirates sur les voies navigables d'Ekebiri" vendredi, a déclaré Asinim Butswat, le porte-parole de la police de l'Etat de Bayelsa où a eu lieu l'attaque.
"Une équipe est arrivée peu après et a sauvé un policier, trois membres du NSCDC et quatre civils", a-t-il précisé. "Toutefois, un policier, un membre du NSCDC et un civil ont été abattus par les pirates. Un policier manque encore à l'appel".
D'autres responsables locaux donnent des bilans différents de cette attaque. Le chef du NSCDC de l'Etat de Bayelsa, Desmond Agu, assure que deux policiers et un para-militaire ont été tués vendredi soir le long des voies navigables, et trois agents de sécurité blessés.
Un responsable de la police secrète a de son côté affirmé sous couvert de l'anonymat que quatre membres des forces de sécurité avaient perdu la vie.
"Les agents ont été pris en embuscade près de la communauté d'Okoron alors qu'ils se rendaient à la station de pompage de Tebidaba" qui appartient à la Nigerian Agip Oil Company (NAOC), a-t-il assuré à l'AFP.
Des habitants ont affirmé qu'il y avait eu un échange de tirs entre les hommes armés et les membres des forces de sécurité. "Nous avons entendu des séries de coups de feu sporadiques autour de 19H00 vendredi soir", a raconté Preye Fubara, résident de la communauté d'Okoron. "Les agents ont ouvert le feu sur les miliciens, mais ces derniers sont parvenus à prendre le dessus et certains membres de sécurité sont morts. Leurs corps ont été retrouvés sans leurs armes".
Cette attaque n'a pas été revendiquée, mais le sud-est du Nigeria, plus grande réserve d'hydrocarbures du continent, connaît régulièrement des violences menées par des groupes armés qui exigent une répartition plus équitable des revenus du pétrole.
La trêve obtenue par le gouvernement, qui dure depuis le début de l'année grâce à des accords d'amnistie avec ces groupes, avait mis un terme aux attaques, mais des incidents isolés continuent d'avoir lieu contre le personnel de sécurité des installations pétrolières.
Fin août, des inconnus avaient enlevé et exécuté quatre militaires puis abattu un civil, également dans l'Etat de Bayelsa.