Les parcours sportifs, salles de gym ou de musculation, terrains de football ou de basketball sont relativement déserts durant ce mois de ramadan.
Madiama Sall, gérant d’une salle de sport à Dakar, indique qu’il est obligé de réaménager son programme, car les clients se font rare.
"Les horaires changent, car avec le ramadan, nous sommes obligés de nous conformer à certaines réalités", confie-t-il.
"Le matin, on ne travaille pas souvent, car les rares pratiquants qui viennent le font après la rupture du jeûne. On est parfois sollicité par des clients qui n'observent pas le jeûne, mais on préfère réadapter le programme en fonction du plus grand nombre", souligne-t-il.
Dans le monde professionnel, il est difficile voire impossible de changer sa routine en fonction du ramadan. Au Casa-sport, club fanion du sud du Sénégal, les activités physiques se déroulent sans ménagement.
Richard Sagna, joueur de l’équipe première, estime que ramadan et sport ne sont pas compatibles.
"Les entraînements se passent comme d’habitude, rien n’a changé. L’intensité est toujours la même donc avec le ramadan, ça ne passe pas", explique-t-il.
"Dans le sport, on cherche la force, la concentration, etc. À la fin de l’entraînement, on baisse de rythme et ça se voit que le ramadan et le football sont deux choses opposées. Mais parfois, c’est l’éducation à la base qui nous oblige à jeûner. Quelqu’un qui jeûne depuis tout petit, rien ne l’empêcher de continuer à le faire", témoigne-t-il.
"L’expérience montre que beaucoup de sportifs observent le jeûne, ce qui ne les empêche pas de faire leur sport correctement. À la limite, ils manqueront d’éléments énergétiques et d’eau pour faire fonctionner correctement leurs cellules, mais je ne pense pas que cela puisse entraîner une crise cardiaque ou bien la relation cause à effet sera un peu éloignée", explique-t-il.
Adama Souleymane Sagna ajoute que le réel danger pour les joueurs professionnel est le manque de prise en charge médicale adaptée.
"Il n’y a pas d’institutions spécialisées pour une visite minutieuse de "non contre indication à la pratique sportive" au Sénégal. Le risque est vraiment croissant et quand un joueur se blesse, pour lui, le championnat est fini, car la prise en charge est escamotée. Il n'y a pas de spécialistes de la médecine du sport".
Seydina Aba Gueye, correspondant à Dakar