"A l'occasion de la célébration de l'Aïd el-Fitr, le chef de l'Etat a (...) accordé la grâce à 600 condamnés définitifs. Ces derniers bénéficient d'une remise totale des peines tant principales qu'accessoires et complémentaires", indique la présidence dans un communiqué.
Cette mesure de grâce présidentielle a également été annoncée par le ministère sénégalais de la Justice dans un communiqué distinct, ajoutant que M. Sall a ainsi voulu "donner à une catégorie de citoyens momentanément en conflit avec la loi, la chance de se ressaisir".
Les 600 personnes graciées avaient été "condamnées définitivement pour des infractions diverses et (étaient) détenues dans différents établissements pénitentiaires du Sénégal", explique le ministère.
Le pardon ne concerne cependant pas "les personnes condamnées pour des infractions particulièrement graves comme certains crimes de sang, attentats aux moeurs et trafics de drogue", précise-t-il.
Cette mesure intervient moins de deux semaines après la grâce présidentielle accordée à l'ex-ministre Karim Wade, fils de l'ex-président sénégalais Abdoulaye Wade, mesure ayant suscité une vive polémique au Sénégal.
Karim Wade a été libéré le 24 juin et s'est aussitôt envolé pour le Qatar dont l'émir est intervenu en faveur de sa remise en liberté, avait expliqué M. Wade dans une déclaration publiée quelques heures plus tard.
Placé en détention préventive à Dakar depuis avril 2013, il avait été jugé - avec d'autres co-accusés - et condamné en mars 2015 à six ans de prison ferme et à plus de 210 millions d'euros d'amende pour "enrichissement illicite", ce qu'il a toujours nié. Le verdict a été confirmé en appel en août 2015.
Il a été gracié en même temps que deux autres accusés, Ibrahima Aboukhalil, dit Bibo Bourgi, et Alioune Samba Diassé.
"Cette mesure dispense seulement les condamnés de subir la peine d'emprisonnement restant à courir (...) Les sanctions financières contenues" dans le verdict prononcé en mars 2015 "et la procédure de recouvrement déjà engagée demeurent", avait alors précisé la présidence.
De nombreux Sénégalais se sont déclarés choqués par cette libération au mépris, selon certains, de promesses de campagne de Macky Sall qui s'était posé en chantre de la lutte contre la corruption et pour une "gouvernance vertueuse".
Avec AFP