Emmenés par l'épouse du président Emmerson Mnangagwa, Auxillia, les manifestants ont parcouru les rues de la ville derrière des banderoles telles que "les sanctions sont une nouvelle version de l'esclavage" et "les sanctions sont un crime contre l'humanité".
L'Union européenne et les Etats-Unis maintiennent depuis près de vingt ans des sanctions contre le Zimbabwe, qui visent surtout la famille et les proches de l'ex-président Robert Mugabe, accusés de violences et de fraudes électorales.
Englué dans une crise économique interminable qui a précipité une large part de sa population dans la misère, le pays a aujourd'hui désespérément besoin d'investissements étrangers pour s'en sortir, et donc d'une levée des sanctions.
M. Mnangagwa, qui a succédé à M. Mugabe il y a deux ans après un coup de force de l'armée et du parti au pouvoir, essaie depuis vainement d'obtenir leur levée.
L'UE les a réduites et le Fonds monétaire international (FMI) a repris langue avec Harare. A l'inverse, Washington a prolongé en mars dernier les sanctions contre Robert Mugabe, Emmerson Mnangagwa, un ancien cacique de son régime, et une centaine de personnalités ou entreprises zimbabwéennes.
A la mort de Robert Mugabe en septembre, l'actuel chef de l'Etat avait renouvelé son appel aux Occidentaux. "Débarrassez-nous de ça", avait-t-il déclaré lors des obsèques de son prédécesseur, "nous ne le méritons pas".
"Nous disons que ces sanctions doivent disparaître parce qu’elles ne sont pas justifiables", a répété vendredi lors de la manifestation sa ministre de l'Information, Monica Mutsvangwa.
"Ces sanctions sont une arme de destruction", a-t-elle insisté devant la presse, "elles étranglent notre économie".
Les Etats-Unis se sont défendus vendredi de ces accusations.
"Nos sanctions ne sont pas responsables de la faillite tragique du Zimbabwe", s'est défendu sur les réseaux sociaux l'ambassadeur américain à Harare, Brian Nichols, "la responsabilité en incombe à la gestion catastrophique de ceux qui le dirigent et aux abus du gouvernement contre ses propres citoyens".
Washington et Bruxelles avaient dénoncé en janvier la violente répression qui avait visé les manifestants qui dénonçaient la hausse des prix du carburant.