"Aujourd'hui, le Cameroun ne peut plus être une crise oubliée il doit, plus que jamais, être notre priorité", a affirmé jeudi Allegra Baiocchi, coordonnatrice humanitaire de l'ONU pour le Cameroun, lors d'une conférence de presse à Genève.
L'ONU a estimé à environ 4,3 millions le nombre de personnes ayant besoin d'une "assistance vitale" au Cameroun, "soit une personne sur six, en majorité des femmes et des enfants".
Ce pays d'Afrique centrale est confronté à plusieurs crises: dans la région de l'Extrême-Nord où l'armée combat depuis 2014 le groupe jihadiste nigerian Boko Haram, dans l'est où des groupes armés centrafricains sont source d'instabilité, et dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest, les régions anglophones en conflit depuis plus d'un an.
Fin 2017, après un an de protestation, des séparatistes anglophones qui réclament l'indépendance du Cameroun anglophone ont pris les armes contre Yaoundé.
Depuis, le Nord-Ouest et du Sud-Ouest sont le théâtre d'un violent conflit armé.
Chaque jour, des combats opposent l'armée, déployée en nombre, à des groupes épars de séparatistes armés qui, cachés dans la forêt équatoriale, attaquent gendarmeries et écoles et multiplient les kidnappings.
"Nous reconnaissons l'ampleur des différentes crises auxquelles nous sommes confrontés et nous encourageons tous les acteurs à travailler en partenariat étroit", a déclaré Mme Yap Mariatou, directrice de la protection civile camerounaise, présente à la conférence de presse de Genève.
"Les besoins humanitaires vont probablement augmenter dans les années à venir", estime Mme Baiocchi qui s'inquiète d'un sous-financement face à ces besoins.
Cela "signifie que nous ne pouvons pas faire tout ce qui est en notre pouvoir pour améliorer la vie des personnes les plus vulnérables au Cameroun", s'alarme-t-elle.
Selon l'ONU jeudi, 437.000 personnes ont été déplacées par le conflit dans les régions anglophones, et plus de 32.000 autres ont fui au Nigeria voisin.
Avec AFP