"Nous allons faire en sorte que l'Amérique soit grande pour tout le monde, partout dans le pays", a déclaré l'homme d'affaires républicain âgé de 70 ans, qui prêtera serment vendredi comme 45e président des Etats-Unis, sur les marches du Lincoln Memorial, en conclusion d'un concert gratuit en son honneur devant des milliers de partisans.
Le milliardaire avait atterri peu après midi jeudi à la base militaire d'Andrews en provenance de New York, à bord d'un avion de la flotte présidentielle où son épouse Melania, ses enfants et ses petits-enfants avaient également pris place.
Il s'est d'abord rendu au Trump International Hotel de Washington, à quelques centaines de mètres de la Maison Blanche, avant de déposer une gerbe sur la tombe du soldat inconnu au cimetière d'Arlington, en compagnie de son vice-président Mike Pence.
Toujours en famille, il a ensuite assisté à une partie du concert donné en son honneur au Lincoln Memorial, monument de marbre en l'honneur du 16e président américain.
Nombre de spectateurs portaient la casquette rouge emblématique de la campagne, avec son slogan "Make America Great Again".
- 'Révolution américaine' -
S'adressant aux Américains "oubliés", il a promis que sa présidence marquerait un tournant dans la vie du pays.
"Nous allons ramener nos emplois. Nous n'allons plus laisser les autres pays voler nos emplois. Nous allons développer notre grande armée", a-t-il promis lors d'un discours de cinq minutes. "Nous allons renforcer nos frontières".
Il a plus tard repris à nouveau son célèbre slogan, d'abord sur Twitter puis lors d'un grand dîner dans l'imposante gare Union Station. "Nous allons rendre à l'Amérique sa grandeur, encore plus grande que jamais auparavant", a-t-il dit lors du dîner devant ses proches, des membres nommés à son cabinet et des donateurs.
"On ne pariait pas cher sur nous. Ils disaient la même chose à propos du Brexit, et pourtant on a largement gagné", s'est-il félicité.
Le successeur de Barack Obama dormira à Blair House, la résidence réservée aux hôtes de marque en face de la Maison Blanche.
Sur le National Mall, le grand parc qui relie le Lincoln Memorial au Capitole, les partisans du républicain sont venus en nombre célébrer une nouvelle ère.
"J'ai l'impression de revivre la révolution américaine", témoigne Jake, de Californie. "On a repris notre culture, on a repris notre pays, car nous étions vraiment menacés par l'establishment, par les médias, par les célébrités".
Signe du fossé qui reste béant après une campagne au ton particulièrement amer, plusieurs milliers de manifestants anti-Trump sont descendus dans la rue jeudi soir à New York, bastion démocrate, pour écouter de grands noms de la culture, de Robert de Niro à Michael Moore en passant par Alec Baldwin, ainsi que le maire de la ville Bill de Blasio. "Résistez" et "Battez-vous chaque jour contre Trump" pouvait-on lire sur les pancartes.
- 'Changement' -
La cérémonie d'investiture aura lieu en plein air au Capitole vendredi matin. Après avoir prêté serment sur la Bible, peu avant le début de son mandat à midi (17h00 GMT) comme le stipule la Constitution, il prononcera un discours d'une vingtaine de minutes.
"Ce ne sera pas un programme détaillé, plutôt un document philosophique", a déclaré son porte-parole Sean Spicer lors d'une conférence de presse à Washington.
Donald Trump entend donner rapidement des gages à ses électeurs qui attendent de lui qu'il dynamite le statu quo. Les premiers décrets qu'il signera dès vendredi --et à partir de lundi pour les plus importants-- symboliseront cette rupture, "un vrai programme de changement", a insisté Sean Spicer.
On ignore leur contenu mais les promesses de campagne du candidat à ses partisans devraient figurer en bonne place: la construction du mur sur la frontière avec le Mexique, l'interdiction à ses responsables gouvernementaux de se reconvertir dans le lobbying pendant cinq ans, le début de l'abrogation de la loi sur la santé Obamacare, peut-être des décisions contre l'immigration clandestine, sur l'environnement ou le code du travail.
Le reste du monde s'interroge sur l'ampleur du changement de politique américaine dans les domaines du commerce et du climat, ou dans les dossiers ukrainien et syrien. Les grands patrons américains, alléchés par la promesse d'une baisse des impôts, vivent en même temps dans la crainte des tweets rageurs du nouveau président.
Pour assurer la continuité, l'émissaire du président Obama auprès de la coalition internationale luttant contre le groupe Etat islamique, Brett McGurk, va rester en poste, a annoncé le porte-parole de Donald Trump, ainsi que plus de 50 autres responsables, notamment à la Défense ou dans le domaine de la lutte antiterroriste.
Avec AFP