"On n'a rien, on n'est nulle part pour l'instant, a minimisé à Libreville le sélectionneur Marc Wilmots. On a gagné un match et il y a un autre qui arrive. C'est-à-dire qu'il va falloir vite se préparer pour le match de Bouaké qui sera très important".
Le technicien belge, qui était déjà sous pression, adopte désormais un profil plus humble qu'à ses débuts.
"Le taureau de Dongelberg", qui avait pour mission de relancer les Eléphants après la CAN ratée de 2017, avait en effet commencé son bail avec des déclarations tonitruantes et ambitieuses... suivies de deux défaites: 5-0 en amical contre le Pays-Bas, puis 3-2 contre la Guinée à domicile pour les qualifications à la CAN-2019 avec un boycott des anciens dû notamment à l'attribution du brassard au controversé Serge Aurier.
Petite anecdote: Wilmots avait, pour sauver la face, annoncé après les déroutes que le capitanat reviendrait désormais au plus capé des joueurs sur le terrain. Salomon Kalou était donc l'homme désigné pour le match contre le Gabon mais celui-ci l'a cédé à Gervinho... le capitaine avant l'arrivée de Wilmots.
Peu importe: le Belge a fait amende honorable et visiblement la communication passe à nouveau dans le groupe au sein duquel Wilmots a quand même eu le mérite d'intégrer des jeunes.
Les anciens sont revenus et le résultat ainsi que la manière ont été au rendez-vous à Libreville.
Seri sur le banc ?
Avec un quatuor offensif Gradel-Doumbia-Gervinho-Kalou (en 9 et demi) bien soutenu par un milieu défensif omniprésent, les Éléphants ont dominé les Gabonais, privés d'Aubameyang qui ne s'entend pas avec José Antonio Camacho.
Le retour des "vieux soldats" Gervinho (30 ans), Kalou (32 ans) et Gradel (30 ans en novembre, qui n'avait plus joué depuis la CAN) a payé au niveau de l'animation offensive mais aussi sans doute psychologiquement.
"Je remercie tous les joueurs pour l'investissement, pour le collectif, pour ce qu'ils ont donné. On avait pris huit buts lors des deux derniers matches. Là, on a tenu. La défense a donné très peu d'occasions", s'est félicité Wilmots.
La feuille de match ivoirienne à Bouaké ne devrait pas être loin de celle proposée à Libreville.
Seul doute, le teigneux Serey Dié, suspendu lors du match aller pour cumul de cartons, pourrait revenir dans l'équipe.
Associé à Franck Kessié, il pourrait suppléer Jean-Michaël Séri, sans doute mal remis de son transfert manqué à Barcelone et qui était à côté de ses pompes à Libreville.
Avec sept points, les Elephants, présents à toutes les Coupes du Monde depuis 2006, ont leur destin en main pour aller en Russie. A condition de battre les Gabonais.
La hiérarchie du groupe C semble s'être dessinée ce week-end avec l'écrasante victoire du Maroc (5pts) face au Mali (1 pt). Les Ivoiriens iront en octobre au Mali avant d'accueillir le 6 novembre leur rival direct coaché par le Français Hervé Renard, l'entraîneur qui leur avait offert en 2015 leur premier titre continental depuis 1992 et que de nombreux Ivoiriens espéraient voir revenir.
Nul doute que Wilmots a à coeur de leur montrer que les dirigeants ne se sont pas trompés.
Avec AFP