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Début du procès de l'opposant béninois Joël Aïvo


Joël Aïvo, constitutionaliste et professeur de droit à la faculté des sciences politiques à l'Université du Bénin, 22 mars 2017. (VOA/Ginette Adandé)
Joël Aïvo, constitutionaliste et professeur de droit à la faculté des sciences politiques à l'Université du Bénin, 22 mars 2017. (VOA/Ginette Adandé)

Le procès de l'opposant béninois Joël Aïvo, arrêté mi-avril au lendemain de l'élection présidentielle à laquelle il n'avait pas été autorisé à se présenter, s'est ouvert jeudi à Porto-Novo.

Ce professeur agrégé de droit, âgé de 47 ans, est jugé par la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet) pour "atteinte à la sécurité" et "blanchiment de capitaux".

Il avait été arrêté le 15 avril à Porto-Novo, au lendemain de l'annonce de la réélection du président Patrice Talon avec plus de 86% des voix, puis avait été mis en examen et incarcéré.

Jeudi matin, l'universitaire, habillé d'un costume noir et d'une chemise blanche et escorté par deux policiers, s'est présenté devant la Criet, et l'audience s'est ouverte vers 9 heures GMT, a constaté un journaliste de l'AFP.

Quelques jours avant son procès, un de ses avocats, Ludovic Hennebel, avait affirmé à l'AFP que M. Aïvo était "détenu arbitrairement dans des conditions inhumaines, cruelles et dégradantes, (...) pour le punir d'avoir exprimé une dissidence politique, notamment avoir osé parler avec des journalistes français".

Selon ses avocats, "toutes les garanties d'un procès équitable et les droits de la défense sont systématiquement bafoués" depuis le début de la procédure.

la Criet, mise en place en 2016 par le pouvoir, est accusée par ses détracteurs de servir d'instrument judiciaire pour museler l'opposition.

C'est cette même cour qui est en charge de juger Reckya Madougou, une autre opposante importante arrêtée quelques semaines avant le scrutin.

Il est reproché à cette ancienne garde des sceaux et porte-parole du gouvernement béninois sous le président Thomas Yayi Boni, rival de M. Talon, d'avoir voulu faire assassiner une personnalité politique pour empêcher la tenue du scrutin et de déstabiliser le pays.

Des violences avaient éclaté la semaine avant le scrutin dans plusieurs communes du centre du pays et des manifestants avaient dressé des barrages sur les routes principales, coupant la circulation du Sud vers le Nord.

Les manifestants, qui dénonçaient l'absence d'une opposition crédible au scrutin, avaient été délogés par des gaz lacrymogènes puis des tirs à balles réelles des forces de l'ordre.

Patrice Talon, richissime homme d'affaires ayant fait fortune dans le coton, élu une première fois en 2015, est accusé par ses détracteurs d'avoir engagé le Bénin dans un tournant autoritaire.

Les principales figures de l'opposition au Bénin sont pour la plupart en exil.

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