"Sans une telle assurance des autorités hongroises, il ne doit pas y avoir de renvoi", a expliqué un porte-parole du ministère, précisant que cette mesure s'appliquait "jusqu'à nouvel ordre".
Les autorités allemandes "devront obtenir une assurance (des autorités hongroises) que la personne transférée sera hébergée conformément aux dispositions" européennes et que "sa demande d'asile sera traitée selon les procédures" européennes, a ajouté le porte-parole.
L'organisation de défense des droits des réfugiés Pro Asyl a jugé qu'il s'agissait de facto d'un moratoire sur les renvois de demandeurs d'asile vers la Hongrie.
"Quand on lit en détail, c'est un arrêt des expulsions" vers la Hongrie, a assuré à l'AFP l'un des responsables de Pro Asyl, Karl Kopp.
Fin mars est entrée en vigueur en Hongrie une loi très contestée qui prévoit que tous les demandeurs d'asile présents dans le pays ou y arrivant doivent être regroupés dans deux camps fermés installés à la frontière serbe.
Selon l'accord européen dit de Dublin, une demande d'asile doit être examinée par le pays par lequel un migrant est entré dans l'UE ou le premier pays dans lequel il a été enregistré.
Le Haut Commissariatdes Nations unies pour les réfugiés a exhorté lundi les Vingt-Huit à suspendre le transfert de migrants vers la Hongrie, affirmant que la situation déjà préoccupante des migrants dans ce pays n'avait fait qu'empirer avec leur mise en détention systématique.
Des ONG de défense des droits de l'homme ont émis de virulentes critiques et le HCR assure que cette loi "viole les obligations de la Hongrie vis-à-vis des lois internationales et européennes" en matière d'asile.
L'Union européenne, de son côté, a appelé de son côté au respect de ses "principes" humanitaires.
Selon des statistiques officielles, l'Allemagne a renvoyé 11.998 demandeurs d'asile dans le pays par lequel ils sont entrés dans l'Union européenne en 2016, mais seulement 294 vers la Hongrie.
"Il serait encore plus conséquent de suspendre dans tous les pays européens les expulsions vers la Hongrie en raison des atteintes aux droits de l'homme connues", a souligné Karl Popp, de Pro Asyl.
Quelque 400 migrants se trouvent actuellement en Hongrie, selon l'ONG Comité d'Helsinki, dont une grande partie déjà détenus dans des camps fermés.
Avec AFP