"Ici, ce que nous avons, c'est une guerre sale" contre la population, a lancé Mme Jagger, 73 ans, lors d'une conférence de presse à Managua, en faisant référence à la violente répression d'Etat des années 1960 à 1980 en Argentine, au Brésil, et plus largement en Amérique du sud puis centrale.
"Ici nous n'avons pas une révolution sandiniste (celle menée en 1979 par M. Ortega, alors guérillero, ndlr), nous avons une demande citoyenne" de justice et de démocratie, a-t-elle ajouté.
Visiblement émue, l'ex-mannequin, récompensée en 2004 du prix Nobel alternatif pour ses engagements, a affirmé que le gouvernement d'Ortega était "en train de tuer (les jeunes) comme des chiens" avec ses agents anti-émeutes, "préparés comme à la guerre".
La militante, qui fut la première épouse du rocker Mick Jagger, a participé à la présentation d'un rapport d'Amnesty international sur la violence et le recours aux groupes paramilitaires proches du gouvernement pour réprimer les manifestations, démarrées le 18 avril.
Le gouvernement et l'opposition sont tombés d'accord lundi pour reprendre leur dialogue, après une nouvelle journée d'affrontements qui a porté à 87 le bilan des morts de cette crise politique, la plus violente depuis le retour au pouvoir en 2007 de Daniel Ortega, déjà à la tête du pays de 1979 à 1990.
"Le moment est venu pour que nous demandions et obtenions justice", a lancé Mme Jagger. "Aujourd'hui je vous dis que l'unique solution pour le Nicaragua est que Daniel Ortega et (son épouse et vice-présidente) Rosario Murillo s'en aillent", a-t-elle ajouté.
Bianca Jagger et la directrice d'Amnesty international pour les Amériques, Erika Guevara-Rosas, ont affirmé avoir été témoins lundi d'une attaque par des groupes pro-gouvernement contre des étudiants retranchés dans l'université d'Ingénierie (UNI).
"Nous avons entendu des tirs de mortiers, de balles", a déclaré Mme Jagger, qui a lancé un appel aux dirigeants d'Amérique latine: "Parlez, s'il vous plaît, ne soyez pas si lâches, dénoncez le régime d'Ortega et Murillo".
Avec AFP