Ce prochain rendez-vous matérialise un peu plus la tournure juridique que la séparation entre le Losc et le charismatique technicien argentin est en train de prendre.
"Il n'y aura aucun entretien préalable. Il n'a pas eu lieu car il n'y avait aucune raison de se déplacer", a annoncé à l'AFP Me Carlo Brusa, l'avocat de l'Argentin. Bielsa a été suspendu de ses fonctions le 22 novembre dernier.
Interrogé par BeIN Sports 1, le président de Lille Gérard Lopez a pris acte de cette absence.
L'entretien "devait avoir lieu aujourd'hui, Marcelo a préféré ne pas se présenter. Il y a une jurisprudence, il y a un process légal qui existe, on va le respecter, on va respecter ce que prévoit la Ligue", a commenté le dirigeant lillois.
Dans ce divorce annoncé, la prochaine échéance à retenir est donc désormais "fixée au 12 décembre", selon Me Brusa.
"Nous serons présents et bien présents pour faire valoir les droits de M. Bielsa. Nous avons demandé que soit prononcée la résiliation du contrat de mon client aux torts exclusifs du Losc", a encore précisé l'avocat.
Mais le conseil du technicien argentin, qui a dit "avoir confiance en la justice sportive", a par ailleurs affirmé qu'il était possible que les deux parties trouvent un accord avant l'audience du 12 décembre, mais aussi après.
Bielsa, arrivé il y a cinq mois et connu pour être très pointilleux et procédurier, compte bien faire valoir ses droits alors qu'il était sous contrat jusqu'en juin 2019. Le Losc veut le licencier pour faute grave afin de ne pas avoir à lui verser d'importantes indemnités, qui se chiffrent à environ 15 millions d'euros selon la presse.
Lille, qui visait le Top 5, réalise un début de saison calamiteux et pointe à une inquiétante 19e et avant-dernière place après 14 journées.
Une situation que des observateurs attribuent à l'incompatibilité d'humeur entre Marcelo Bielsa et Luis Campos, le conseiller de Gérard Lopez.
"Fantasme journalistique", balaie M. Lopez. "Avant cette semaine, où effectivement il est plus impliqué, Luis a passé en tout et pour tout un jour à Luchin ou au Losc. Si une journée sur trois mois suffit à déstabiliser le groupe, c'est qu'il a un pouvoir énormissime", a raillé Gérard Lopez dans un sourire.
Le dirigeant reconnaît toutefois certaines divergences de vue, en particulier concernant le mercato.
"J'étais plutôt partisan de soit garder l'un ou l'autre joueur, soit prendre un ou deux joueurs plus expérimentés, en sachant bien que l'idée est quand même de donner leur chance à de jeunes joueurs. Ca ne s'est pas fait, parce qu'il y a eu des refus de chez nous: il y a clairement le coach qui n'était pas d'accord avec ça", a-t-il relaté.
La nouvelle direction du Losc, arrivée au début de l'année civile et qui a injecté près de 70 millions d'euros sur le marché des transferts cet été, a nommé jeudi un staff provisoire pour présider aux destinées du club.
"Pour l'instant, comme c'est une mise à pied, une suspension, il n'y a pas grand-chose d'autre à faire", a commenté Gérard Lopez. "Donc pour l'instant on travaille avec la solution interne, et on verra ce qui se passe d'ici quelques semaines".
Avec AFP