Entendus mardi par un juge financier, Edgar Nguesso et sa mère Catherine Ignanga ont été inculpés pour "blanchiment de détournements de fonds publics" dans le dossier tentaculaire des "biens mal acquis", ont précisé ces sources qui confirmaient une information du quotidien Le Parisien. A ce jour, cinq personnes de l'entourage du président ont été inculpées.
Depuis 2010, les magistrats cherchent à savoir si les fortunes de plusieurs familles présidentielles africaines, notamment celles de Denis Sassou Nguesso (Congo-Brazzaville) et de feu Omar Bongo (Gabon), ont pu être bâties en France grâce à des deniers publics détournés de ces pays.
L'enquête a déjà débouché sur un premier procès, celui de Teodorin Obiang, fils du président de Guinée Equatoriale, qui vient d'être jugé à Paris pour blanchiment d'abus de biens sociaux, de détournement de fonds publics, d'abus de confiance et de corruption. Il sera fixé sur son sort le 27 octobre.
Dans le volet congolais, la justice a saisi plusieurs propriétés du clan des Sassou Nguesso ainsi qu'une dizaine de voitures de luxe.
Ils ont notamment saisi à titre conservatoire en 2014 le triplex occupé par Edgar Nguesso, 49 ans, et sa famille dans la banlieue cossue de Neuilly-sur-Seine, près de Paris, un appartement neuf de près de 400 m2 acheté 2,3 millions d'euros en 2008.
Edgar Nguesso et sa femme sont soupçonnés d'en être les véritables propriétaires, via une SCI alimentée par une société-écran, CIPCI International, elle-même destinataire de virements en provenance de la Direction générale du trésor du Congo-Brazzaville, selon une source proche du dossier.
La mère d'Edgar Nguesso, Catherine Ignanga, 69 ans, est soupçonnée d'avoir servi de prête-nom à cette société basée à San Marin, qui aurait permis de financer de nombreuses dépenses de la famille Sassou Nguesso.
L'avocat du président congolais et de membres de son entourage, Jean-Marie Viala, a déposé en décembre 2016 une plainte avec constitution de partie civile contre l'association Transparency International, pour "tentative d'escroquerie au jugement". Selon lui, la plainte de l'association qui avait débouché sur l'ouverture de cette enquête repose sur des éléments qui "ne sont pas conformes à la réalité" et "est donc illégale".
Avec AFP