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La malnutrition des enfants déplacés dépasse les seuils d’urgence au Pool, au Congo


Des agents de la Croix Rouge prennent soin des personnes déplacées dans un centre d’accueil dans le district du Bacongo, à Brazzaville, République du Congo, 6 mars 2012.
Des agents de la Croix Rouge prennent soin des personnes déplacées dans un centre d’accueil dans le district du Bacongo, à Brazzaville, République du Congo, 6 mars 2012.

Le taux de malnutrition aiguë global parmi les enfants déplacés de moins de 5 ans est de 17,3%, selon une enquête conjointe du gouvernement et de l’ONU.

Les taux de malnutrition parmi les enfants déplacés par les violences dans le Pool ont dépassé les seuils d’urgence dans cette région troublée du sud du Congo, indique l'enquête publiée vendredi à Brazzaville.

"Le taux de malnutrition aiguë global parmi les enfants déplacés de moins de 5 ans est de 17,3%. Ce taux dépasse le seuil d’urgence de 15% établi par l’Organisation mondiale de la santé" (OMS), relève cette enquête sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle réalisée en mai.

"Les ménages déplacés font face à de grandes difficultés d’accès à la nourriture et aux besoins élémentaires", soulignent le gouvernement congolais et l’ONU.

Selon cette même enquête, le nombre de personnes déplacées dans cette région du Pool (qui compte 263.000 habitants) a été multiplié par six en moins d’un an, passant de près de 13.000 à 83.000 en mai 2017.

Pour contribuer à fournir une assistance humanitaire d’urgence dans les six prochains mois, "les Nations unies ont immédiatement besoin de plus de 20 millions de dollars", selon cette enquête.

Région voisine de la capitale Brazzaville, le Pool a été le théâtre de violents affrontements entre 1998 et 2003 ayant opposé l’armée et les ex-combattants ninjas dirigés par l’ex-chef rebelle Ntumi.

La région a replongé dans les violences après la présidentielle du 20 mars 2016 remportée par le président Denis Sassou Nguesso, 73 ans, dès le premier tour, mais contestée par l’opposition.M. Sassou Nguesso cumule plus de 32 ans à la tête du Congo et a fait modifier la Constitution pour pouvoir se représenter l’an dernier.

Les autorités de Brazzaville accusent le pasteur Ntumi, qui est sous le coup d’un mandat d’arrêt, et ses ex-combattants, d’être responsables des troubles actuels.

Début mai, le gouvernement congolais avait exprimé son refus de dialoguer avec le pasteur tout en affirmant que l’ex-chef rebelle "serait vaincu".

La Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH) a dénoncé récemment "la répression à huis clos" en cours depuis un an dans le Pool, tirant "la sonnette d’alarme sur la tragédie des populations" qui se déroule dans "l’indifférence générale".

Avec AFP

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