Le nom de Denis Christel Sassou Nguesso est cité dans l'enquête sur le vaste patrimoine en France de familles dirigeantes africaines, mais le fils du président du Congo n'a pas été inculpé, contrairement à ce qu'avait affirmé à l'AFP le 7 février un avocat ayant accès au dossier.
"Denis Christel Sassou Nguesso, contrairement aux informations rapportées, n'a jamais été mis en examen (inculpé) dans cette affaire", a fait savoir dans un communiqué son avocat Me Jean-Jacques Neuer, qui dénonce une "campagne de déstabilisation".
Son client n'a jamais été entendu par le juge d'instruction et aucun de ses biens n'est saisi par la justice française, a-t-il précisé auprès de l'AFP, au sujet d'informations diffusées dans d'autres médias.
La nouvelle, publiée vendredi 7 février à la mi-journée par un hebdomadaire français, avait été confirmée dans l'après-midi à l'AFP par un avocat ayant accès au dossier. Contacté, le parquet national financier (PNF) n'avait pas donné suite aux sollicitations de l'AFP.
Pendant une semaine, aucune autorité judiciaire ni acteur du dossier n'a démenti l'information.
"Le PNF confirme cette infirmation" apporté par l'avocat de Denis Christel Sassou Nguesso, fait désormais savoir le parquet financier, sans plus de précisions.
Député d'Oyo (nord), fief de son père Denis Sassou Nguesso qui cumule 36 ans à la tête du Congo, Denis Christel a été jusqu'en 2016 la deuxième personnalité de la puissante Société nationale des pétroles du Congo (SNPC).
Le nom de Denis Christel, dit "Kiki le pétrolier", est cité à plusieurs reprises dans l'enquête dite des "biens mal acquis", menée depuis 2009 par des juges anticorruption français après une plainte de trois associations.
Dans un réquisitoire supplétif du 29 décembre 2017, consulté par l'AFP, le PNF demandait aux juges d'instruction d'enquêter sur le "train de vie hors norme" de Denis Christel Sassou Nguesso et de sa nouvelle compagne, "séjournant notamment à Paris dans un hôtel particulier acquis (....) pour un montant de 4 millions d'euros".
L'enquête porte sur des soupçons de détournements de fonds publics qui auraient permis l'acquisition d'un vaste patrimoine en France par la famille Nguesso ainsi que la famille Bongo, qui dirige le Gabon.
Dans le volet congolais, cinq membres de la famille Nguesso sont inculpés depuis 2017: une fille du président et son mari - Julienne Sassou Nguesso et Guy Johnson -, ainsi que deux neveux du président, Wilfrid Nguesso et Edgar Nguesso, et la mère de ce dernier, Catherine Ignanga.