Dans une lettre, le chef des opérations de la police a écrit que Wine, dont le nom véritable est Robert Kyagulanyi, "avait reçu comme conseil d'annuler le concert" prévu samedi parce qu'il n'avait pas convenu certains arrangements avec les organisateurs.
La société qui gère le stade Mandela avait annoncé la semaine dernière que la date choisie par Wine n'était pas disponible. Le chanteur avait indiqué pour sa part qu'il avait déjà payé un acompte pour ce concert, était tombé d'accord sur la date du concert et avait déjà dû annuler une concert.
Selon lui, la police a fait pression sur les organisateurs pour bloquer le concert de samedi.
Le concert avait pour but de lancer l'album de Wine, Kyarenga, qui est devenu très populaire pendant l'arrestation de Bobi Wine en août. Ce dernier affirme avaoir alors été battu et torturé par la police.
Bobi Wine, l'un des principaux détracteurs du président Yoweri Museveni, est rentré en septembre en Ouganda sous étroite surveillance policière, après trois semaines passées aux Etats-Unis pour des soins.
Bobi Wine, 36 ans, est devenu le porte-parole d'une jeunesse ougandaise urbaine et souvent très pauvre qui ne se reconnaît pas dans le régime d'un président Museveni vieillissant (74 ans), au pouvoir depuis 1986.
Le député s'était rendu aux Etats-Unis fin août pour y recevoir des soins après avoir selon lui été battu et torturé en détention provisoire par la police, ce que les autorités démentent.
Son retour au pays avait entraîné un nouveau raidissement du pouvoir, qui avait interdit toute manifestation, déployé ses forces de sécurité en nombre dans les rues de Kampala et fait couper toute circulation sur la voie rapide menant à l'aéroport international d'Entebbe, à environ 40 km de la capitale.
Bobi Wine et 33 autres personnes sont accusés de trahison par la justice, une accusation qui a suscité de vives réactions dans le monde.
Avec AFP