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Boko Haram tue au moins 30 soldats dans l'attaque d'une base militaire au Nigeria


Des soldats de la 7ème division de l’armée nigériane sur un carrefour à Damboa, dans l’Etat de Borno, au nord-est du Nigeria, le 25 mars 2016.
Des soldats de la 7ème division de l’armée nigériane sur un carrefour à Damboa, dans l’Etat de Borno, au nord-est du Nigeria, le 25 mars 2016.

Le groupe jihadiste Boko Haram a tué au moins 30 soldats jeudi dans l'attaque d'une base militaire dans le nord-est du Nigeria, selon des sources militaires.

"Nous avons perdu au moins 30 hommes dans des combats avec les +terroristes+ de Boko Haram qui ont attaqué nos troupes à Zari (près de la frontière avec le Niger) vers 16h (1500 GMT) jeudi", a confié un officier sous couvert d'anonymat, dans un contexte de forte recrudescence des attaques contre l'armée nigériane.

"Les insurgés sont arrivés en grand nombre dans des camions et transportaient des armes lourdes", a expliqué l'officier. "Ils ont engagé des soldats dans une bataille qui a duré une heure."

"Leur force de frappe a été si puissante que les troupes ont été contraintes de se replier temporairement avant l'arrivée des renforts" terrestres et aériens, a-t-il ajouté.

Les assaillants étaient équipés de "matériel militaire", sans doute dérobé au cours de précédentes attaques de bases de l'armée, selon une autre source militaire contactée par l'AFP qui donne un bilan similaire de victimes.

Il a toutefois indiqué que "les +terroristes+ ont également subi de lourdes pertes suite au bombardement".

Zari est situé à 27 km de la ville de Damasak, à la frontière avec la République du Niger: il s'agit d'une zone où opère une faction de Boko Haram, le groupe de l'Etat islamique d'Afrique de l'Ouest (ISWAP), dont le chef Abou Mosab Al Barnaoui a fait sécession de la branche traditionnelle dirigée par Abubakar Shekau.

S'attaquant rarement aux civils, cette faction cible principalement l'armée nigériane ou la force conjointe régionale, qui ont subi de lourdes pertes dans une accélération des attaques ces dernières semaines.

Dans un court communiqué, ISWAP avait affirmé mercrediavoir tué "plusieurs" soldats nigérians dans une attaque au mortier contre la base militaire d'Arge, dans la région du Lac Tchad, sans que l'AFP n'ait pu jusqu'à présent confirmer l'information.

Mi-août, des centaines de soldats ont protesté en tirant en l'air à l'aéroport de Maiduguri, dans la capitale de l'Etat du Borno (nord-est), pour signifier leur refus d'être envoyés sur une base militaire dans la région reculée du lac Tchad.

Le 8 août, les insurgés ont tué 17 soldats et un civil dans une attaque contre une base militaire près du village de Garunda. Fin juillet, des hommes armés ont mené un raid avec des explosifs contre un poste de contrôle militaire près de Monguno, tuant au moins 11 soldats et trois civils.

L'insurrection et sa répression par l'armée a fait plus de 20.000 morts et quelque 2,6 millions de déplacés depuis 2009. Selon des ONGs, 11 millions de Nigérians ont un besoin urgent d'aide humanitaire.

Avec AFP

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