Samedi, des hommes sont arrivés en moto dans le village d'Amrawa, situé à 16 kilomètres de Maiduguri, capitale de l'Etat du Borno, alors que les agriculteurs labouraient les champs.
"Ils ont attaqué les villageois avec des machettes et ont volé les semences destinées à être plantées quelques jours avant les premières pluies de la saison", a indiqué Ibrahim Liman, un membre des milices d'auto-défense civiles.
"Ils ont égorgé six fermiers et les autres se sont enfuis", a-t-il ajouté.
Masida Bunu et Rahis Musa, des habitants d'Amrawa, ont confirmé ce témoignage. Les milices ont chassé les combattants jusque dans un village voisin "et ont tué quatre terroristes", selon M. Liman.
Le gouvernement nigérian et l'armée assurent que Boko Haram n'est plus en mesure d'engager des attaques de grande envergure mais les attentats-suicides et les raids armés continuent de faire peser une menace sur les pourtours du Lac Tchad.
Ces nouvelles violences montrent la vulnérabilité des communautés rurales à un moment où les autorités encouragent les populations déplacées à rentrer chez elles et cultiver les champs.
Le conflit entre l'armée et Boko Haram a fait au moins 20.000 morts et plus de 2 millions de déplacés depuis 2009, dont une grande partie vivent dans des camps financés par l'Etat et par les ONGs internationales.
Le nord-est du Nigeria est frappé par une grave crise alimentaire et les villageois n'ont pas pu cultiver les champs pendant trois saisons des pluies d'affilée.
Les combattants de Boko Haram mènent des raids réguliers pour piller les récoltes et le matériel agricole et la région est infestée de mines anti-personnelles.
Avec AFP