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Brazzaville en panne sèche depuis plusieurs semaines


File de véhicules devant une station service, à Brazzaville, le 14 avril 2017. (VOA/Ngouela Ngoussou)
File de véhicules devant une station service, à Brazzaville, le 14 avril 2017. (VOA/Ngouela Ngoussou)

Devant chaque station services, de longues files d’attente de voitures, espérant obtenir quelques litres d’essence ou de gasoil, est devenu le nouveau spectacle dans la capitale de ce pays pétrolier.

Et il y a plusieurs semaines que cela dure. Les automobilistes n’en peuvent plus. "Je suis ici depuis deux jours et je ne suis toujours pas servi. D’ailleurs, je ne sais même pas s’il y a le carburant à la pompe", affirme un chauffeur de taxi.

Ils sont des dizaines à passer des nuits devant les stations, dans l’attente du carburant. Les taxis et les bus sont garés et on observe une vraie tension dans le transport en commun. "Dans la semaine, on travaille pendant deux jours, et le troisième jour, on vient garer pour attendre de nouveau le carburant. On ne peut pas faire la recette, le travail est trop perturbé", déplore un autre chauffeur de taxi qui vient de passer sa troisième à la station de la Patte d’oie.

Mermans Babounga, président de l'Association de défense des droits des consommateurs du Congo, à Brazzaville, le 14 avril 2017. (VOA/Ngouela Ngoussou)
Mermans Babounga, président de l'Association de défense des droits des consommateurs du Congo, à Brazzaville, le 14 avril 2017. (VOA/Ngouela Ngoussou)

Dans la ville, la circulation est moins dense, faute de voitures. Le Congo-Brazzaville est toujours dans le top 5 des pays producteurs de pétrole en Afrique.

Malheureusement, la raffinerie nationale ne fournit que moins de 30% des besoins locaux. Le reste doit provenir des importations, et les autorités ne semblent pas bien s’y prendre. La mauvaise nouvelle c’est que la seule raffinerie du pars va rester fermée tout le mois d’avril pour travaux d’entretien. D’une capacité de 800 tonnes de produits raffinés, cette raffinerie est actuellement au plus bas de sa production.

Les pompistes et certains garants de stations services profitent de ces temps de pénuries pour faire de la surenchère. Aucune voiture n’a droit au plein du réservoir. Pour espérer acheter un bidon de 25 litres d’essence à 15.000 francs CFA, il ajouter 2000 à 3000 francs CFA. "Sinon, le pompiste ne vous servira pas, même si vous êtes en tête de rang", indique un automobiliste.

Voitures et automobilstes devant la station service de la pette d'Oie à Brazzaville, le 14 avril 2017. (VOA/Ngouela Ngoussou)
Voitures et automobilstes devant la station service de la pette d'Oie à Brazzaville, le 14 avril 2017. (VOA/Ngouela Ngoussou)

Pour les défenseurs des droits de consommateurs, il s’agit de l’arnaque. "La pénurie est entretenue par les policiers, les pompistes et d’autres acteurs plus importants dans l’appareil de l’Etat. Vendre le carburant par bidon de 25 litres, pourtant interdit, leur rapporte gros", dénonce le président de l’Association de défense des droits de consommateurs du Congo, Mermans Babounga.

Les autorités estiment trouver la solution à ce problème dans six mois. Selon le ministre en charge des Hydrocarbures, Jean Marc Tyster Tchicaya, une commande a été lancée, et qu’il faut attendre. Les usagers du gaz butane, également en pénurie depuis des semaines, devraient patienter jusqu’en octobre prochain.

Ngouela Ngoussou, correspondant à Brazzaville

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