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Brazzaville qualifie les violences dans le Pool de "tragédie"


Les cercueils des victimes d'attaques dans le Pool, transportés sur une remorque lors des obsèques officielles à Brazzaville, République du Congo, 11 octobre 2016. VOA/Ngouela Ngoussou
Les cercueils des victimes d'attaques dans le Pool, transportés sur une remorque lors des obsèques officielles à Brazzaville, République du Congo, 11 octobre 2016. VOA/Ngouela Ngoussou

Les autorités de Brazzaville, accusées d'une répression sanglante dans le Pool, département du Sud du Congo, ont appelé vendredi à "condamner" comme une "tragédie" les violences post-électorales qui s'y déroulent.

"On ne condamne pas assez ce qui se passe dans le Pool", a déclaré à la presse Juste Désiré Mondélé, conseiller spécial chargé des questions politiques auprès du président Denis Sassou Nguesso.

"Aujourd'hui il y a des déplacés, nos compatriotes ne peuvent pas vivre dans leurs habitats, ne peuvent pas s'adonner librement à leurs activités économiques ; ça pose un vrai problème et c'est une tragédie", a ajouté M. Mondélé, appelant les "véritables patriotes" à "se lever pour condamner davantage ce type de comportement".

Région agricole alimentant traditionnellement les marchés de la capitale, le Pool est secoué par des violences ayant éclaté début avril 2016 après la validation des résultats de l'élection présidentielle contestée du mois précédant ayant permis à M. Sassou Nguesso de remporter un nouveau mandat après plus de 30 ans de pouvoir.

Brazzaville attribue ces violences à des milices Ninja, qui seraient aux ordres d'un ancien chef rebelle, Frédéric Bintsamou, alias pasteur Ntumi.

Les Ninja ont combattu le pouvoir de M. Sassou Nguesso au Pool de 1998 à 2003, date à laquelle M. Bintsamou avait déposé les armes avant de devenir conseiller du chef de l'État.

Poursuivi par les forces de l'ordre, M. Bintsamou a disparu depuis un an après avoir soutenu un opposant à M. Sassou Nguesso lors de la dernière présidentielle.

Depuis lors, aucune des attaques que les autorités imputent aux Ninja dans le Pool n'a été revendiquée.

Qualifiant la situation dans le département également de "tragédie" se déroulant "à huis clos et dans l'indifférence générale", la Fédération internationale des droits de l'homme (FIDH) et l'Observatoire congolais des droits de l'Homme (OCDH) ont plaidé mi-avril pour la fin immédiate de "la répression dans le Pool"

Parlant de plus de "30.000 personnes [...] déplacées de force" et de "plusieurs dizaines" de morts ou disparus "à la suite de l'intervention des forces" de l'ordre et d'hommes armés non identifiés, les deux ONG ont accusé les autorités d'orchestrer la crise pour "punir les opposants politiques et les populations du Pool".

En février, un collectif d'associations avait déploré le lourd tribut payé par la population locale face aux violences dans un "département fermé", où "personne n'est au courant de ce qui se passe exactement".

Avec AFP

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