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Bruxelles propose d'ouvrir les négociations avec l'Albanie et la Macédoine pour leur adhésion dans l’UE


Le premier ministre albanien Edi Rama rencontre Federica Mogherini de l'UE à Bruxelles, le 5 décembre 2017
Le premier ministre albanien Edi Rama rencontre Federica Mogherini de l'UE à Bruxelles, le 5 décembre 2017

La Commission européenne a proposé mardi aux Etats membres de l'UE d'ouvrir les négociations pour une adhésion de l'Albanie et de la Macédoine, malgré les réticences de certains pays, la France notamment.

"La Commission européenne propose que le Conseil (représentant les Etats membres) décide d'ouvrir les négociations d'adhésion avec l'Albanie et l'ancienne république yougoslave de Macédoine", a déclaré la représentante de la diplomatie européenne Federica Mogherini lors d'une conférence de presse à Strasbourg, où le Parlement européen est réuni en session plénière.

"La décision se fonde sur une évaluation de progrès réalisés par ces deux pays sur les recommandations faites en 2016 et un examen des mesures mises en oeuvre par Tirana et Skopje", a expliqué Mme Mogherini.

Lors d'un point presse à Tirana, le Premier ministre albanais Edi Rama a salué une décision prenant acte des efforts de réformes, notamment dans la lutte contre le crime organisé et la corruption. Cette recommandation, a-t-il souligné, "ne marque pas la fin des batailles mais l'entrée dans une nouvelle phase encore plus difficile".

A Skopje, son homologue macédonien Zoran Zaev a estimé que son gouvernement se voyait ainsi témoigner "la confiance pour faire avancer le pays sur le chemin Euro-atlantique". M. Zaev a répété qu'il voulait "régler dès que possible" le conflit sur le nom de la Macédoine avec la Grèce.

Un mois avant un sommet extraordinaire de l'UE consacré aux pays des Balkans occidentaux à Sofia, la Commission a soumis aux Etats membres ses rapports d'évaluation sur l'état des droits et des réformes dans sept pays candidats à une adhésion : Serbie, Kosovo, Bosnie-Herzégovine, Macédoine, Monténégro, Albanie et Turquie.

"Cette décision est un message d'encouragement à ces pays de poursuivre les réformes", a plaidé Mme Mogherini.

"Il reviendra aux 28 Etats membres de l'UE d'évaluer les progrès réalisés et de prendre une décision", a rappelé la chef de la diplomatie européenne.

"Il y a encore des réticences dans les Etats membres à accepter de nouveaux membres", a néanmoins reconnu le commissaire autrichien Johannes Hahn, responsable de la politique d'intégration européenne. "Dans mon pays, l'Autriche, la majorité de la population est contre", a-t-il souligné.

-'Message d'encouragement'-

"Nous devons expliquer les avantages de l'élargissement et de l'intégration des pays des Balkans occidentaux", a insisté M. Hahn.

Mais peu avant, le président français Emmanuel Macron avait clairement fait état de ses réticences devant les eurodéputés.

"Je ne défendrai un prochain élargissement que lorsqu'il y aura un approfondissement et une amélioration de notre Europe", a affirmé M. Macron, sous les applaudissements d'une partie de l'hémicycle.

L'UE a démarré des pourparlers d'adhésion avec la Serbie début 2014 et avec le Monténégro en 2012.

En novembre 2017, le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker avait estimé penser que ces deux pays seraient membres de l'Union européenne "avant 2025".

En revanche, les avis sur la Bosnie-Herzégovine et surtout le Kosovo ont été moins accommodants. "Des progrès sont encore nécessaires" pour ces deux pays, a expliqué Federica Mogherini.

De sérieux problèmes bloquent toujours en effet la normalisation des relations entre la Serbie et le Kosovo, son ancienne province dont la déclaration d'indépendance unilatérale n'est pas reconnue par cinq pays membres de l’UE : l'Espagne, la Grèce, Chypre, la Slovaquie et la Roumanie.

Un sommet européen avec les pays des Balkans occidentaux est prévu le 17 mai à Sofia.

Pour aider ces pays, la Commission européenne a élaboré une stratégie politico-économique dotée de financements ciblés.

Six initiatives sont identifiées : sécurité et migrations, réconciliation, Etat de droit, transports et énergie, numérique ainsi que les relations de bon voisinage.

Par ailleurs, les recommandations pour la Turquie, le septième pays sous revue, ont été très sévères en raison des conditions de l'Etat de droit et des violations des droits de l'homme dans ce pays.

Les négociations avec Ankara ont commencé en 2005 et portent à ce jour sur 16 des 33 chapitres.

"La Turquie est un pays candidat, un partenaire déterminant pour l'UE et un acteur clef, mais le moment n'est pas venu d'ouvrir un nouveau chapitre dans les négociations", a soutenu Federica Mogherini.

Avec AFP

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