Au Burkina Faso, sous la pression populaire, le ministre de la Culture et du Tourisme a soumis sa démission, mardi 25 novembre 2014.
Une nomination et un départ éclairs : Adama Sagnon aura donc tenu seulement 24 heures à la tête du ministère burkinabè de la Culture dans le gouvernement de transition.
Il s’agit d’un départ forcé. D’emblée, sa désignation ne plaisait pas aux organisations de la société civile qui le montraient du doigt dans l’affaire Norbert Zongo, ce reporter d'investigation tué en décembre 1998.
Ces ONG accusaient Adama Sagnon de ne pas avoir permis de faire toute la lumière dans ce dossier, en obstruant les procédures judiciaires à l’époque où il était procureur sous le régime de Blaise Compaoré.
Le journaliste Zongo menait une enquête sur la mort mystérieuse de David Ouédraogo, le chauffeur de François Compaoré, le frère de l’ancien président.
Récusant les accusations contre lui, le ministre démissionnaire M. Sagnon a déclaré qu’il n’avait rien à se reprocher, soulignant qu’il n’était ni le premier, ni le seul procureur à avoir travaillé sur le cas Zongo.
Mais les détracteurs d’Adama Sagnon ne lâchaient pas prise. Ils sont descendus dans la rue lundi et mardi pour protester contre sa nomination par le nouveau chef du gouvernement, le lieutenant-colonel Yacouba Isaac Zida. De nombreuses personnalités du domaine culturel n’ont pas, non plus, digéré ce choix et appelaient, elles également, à sa démission pure et simple.