"Après des moments forts difficiles, laissant croire à certains charlatans ou exégètes politiques de différents acabit que le CDP est mort, le parti reste encore vivant et bien vivant et compte se relancer pour gagner les prochaines batailles", a déclaré le président par intérim du CDP Achille Tapsoba, sous les ovations de centaines de militants rassemblés au siège du parti à Ouagadougou, toujours en ruines après avoir été saccagé lors de l'insurrection populaire d'octobre 2014.
Selon le deuxième vice-président du CDP, Léonce Koné, "la mobilisation de ce jour est certainement une démonstration de notre volonté de reprendre du souffle (...) pour relever les défis politiques présents et à venir".
Troisième force politique du pays, le CDP qui compte 18 députés au Parlement, n'avait pas été autorisé à présenter de candidat à l'élection présidentielle de novembre 2015, remporté par Roch Marc Christian Kaboré, un de ses anciens barons.
De nombreux cadres et leaders du CDP sont incarcérés ou poursuivis en justice pour des cas présumés de "détournements de deniers publics", ou pour leur implication présumée dans le putsch manqué de septembre 2015 mené par le régiment de sécurité présidentielle, l'ancienne garde prétorienne de Blaise Compaoré.
Par ailleurs, tous les membres du dernier gouvernement de Blaise Compaoré sont poursuivis devant la Haute cour de justice pour avoir décidé de faire appel à l'armée pour réprimer les manifestants lors du conseil des ministres extraordinaire du 29 octobre 2014.
Dénonçant une "justice des vainqueurs", une "justice commanditée ou aux ordres" sur ces dossiers, l'ex-parti au pouvoir a appelé au "dialogue politique, en vue d'une réconciliation nationale véritable et d'une paix durable".
Les dirigeants du parti ont également souhaité que "tous les camarades qui sont en exil pour des raisons politiques puissent, dans un consensus national, effectuer leur retour au Burkina Faso".
Ave AFP