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Burundi: le porte-parole d'un parti d'opposition abattu dans la nuit


Des hommes portent le cercueil de Zedi Feruzi, président du parti de l'opposition UPD, abattu par des inconnus le 24 mai 2015, à Bujumbura, Burundi.
Des hommes portent le cercueil de Zedi Feruzi, président du parti de l'opposition UPD, abattu par des inconnus le 24 mai 2015, à Bujumbura, Burundi.

La victime était membre d'un parti de l''opposition dont le président avait été tué en mai au plus fort des manifestations contre le 3e mandat du président Pierre Nkurunziza.

Selon le directeur général adjoint de la police, Patrice Gahungu, porte-parole de l'Union pour la paix et la démocratie, a été abattu dans la nuit de lundi à mardi à Bujulmbura par des inconnus.

"Une enquête a été ouverte pour retrouver les assassins du porte-parole de l'UPD", révèle le général Godefroid Bizimana joint par téléphone à Bujumbura par l'AFP.

Le général Bizimana soutient que ce crime avait été commis, en l'absence de témoins, par des personnes non identifiées alors que la victime arrivait devant sa maison dans le quartier de Gihosha à 23h30.

"C'est clair qu'il y a la main du pouvoir de Pierre Nkurunziza car ce crime odieux s'inscrit dans une suite d'assassinats visant tous ceux qui ont osé dire que son 3e mandat est illégal", a réagi à l'AFP Chauvineau Mugwengezo, président d'honneur de l'UPD, qui a fuit en exil "après avoir échappé à plusieurs tentatives d'assassinat".

"Aujourd'hui c'est le porte-patrole, il y a eu Zedi Feruzi avant, ils ont tenté de m'éliminer, c'est un plan qui vise à détruire, à anéantir l'UPD", a-t-il accusé.

Zedi Feruzi, un des principaux leaders de la contestation contre le 3e mandat du président burundais, avait été tué par balles avec son garde du corps le 23 mai à Bujumbura par un commando armé non identifié. La police du Burundi n'a jamais fait état d'aucune avancée dans ses enquêtes.

"L'UPD est particulièrement visé car historiquement, il a accueilli plusieurs vagues de militants en provenance du parti au pouvoir depuis l'éviction de Hussein Radjabu de la tête du CNDD-FDD en 2007 et nous sommes farouchement opposé au pouvoir", a justifié M. Mugwengzezo.

Mais une source policière assure que le porte-parole de l'UPD pourrait avoir été assassiné par l'opposition car "il avait félicité publiquement dernièrement le président Nkurunziza pour sa réélection, ce qui lui avait attiré les foudres de son camp".

Le Burundi a plongé depuis fin avril dans une grave crise politique, déclenchée par la volonté du président Nkurunziza de briguer un 3e mandat que ses adversaires jugent anticonstitutionnel.

Avec AFP

Les violences se sont poursuivies après l'élection de Pierre Nkurunziza le 21 juillet, avec notamment l'assassinat du général Adolphe Nshimirimana, considéré comme le n°2 du régime, et plusieurs meurtres politiques touchant le camp présidentiel et l'opposition.

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