Selon le colonel Baratuza, des affrontements ont eu lieu vendredi et samedi dans les provinces septentrionales de Kayanza et Cibitoke, séparées par une forêt de Kibira, qui a servi de repaire aux groupes rebelles pendant la guerre civile burundaise (1993-2006).
Les auteurs d'un putsch manqué à la mi-mai contre le président Nkurunziza ont confirmé, à l’Agence France Presse (AFP) avoir affronté l'armée au cours du weekend dans ces deux provinces. Ils ont assuré ne pas avoir attaqué mais avoir, à l'inverse, été la cible d'une offensive de l'armée, qui, selon des habitants, aurait agi sur des renseignements fournis par la population.
"Nos troupes étaient calmes et se préparaient à lancer des attaques, pour arrêter Nkurunziza dans son objectif de décrocher un troisième mandat", a déclaré à l'AFP par téléphone Léonard Ngendakumana, bras-droit du chef putschiste Godefroid Niyombare.
La candidature de M. Nkurunziza à la présidentielle du 21 juillet a non seulement motivé un coup d'Etat manqué, mais aussi, en amont, un mouvement de contestation populaire réprimé par la police. Plus de 70 personnes sont mortes dans les violences liées à la crise, qui a par ailleurs poussé quelque 150.000 Burundais se réfugier dans les pays voisins - République démocratique du Congo (RDC), Rwanda et Tanzanie.
Les adversaires de Nkurunziza, déjà élu en 2005 et 2010, jugent un troisième mandat anticonstitutionnel et contraire à l'accord d'Arusha qui avait permis de clore le sanglant conflit civil qui avait fait quelque 300.000 morts.
Le président ougandais Yoweri Museveni, mandaté comme médiateur par la communauté est-africaine, se rendra au Burundi dans une semaine pour tenter une ultime médiation dans la crise qui secoue le pays depuis l'annonce fin avril de la candidature de M. Nkurunziza à un troisième mandat.