Le colonel Nshimirimana Edouard, directeur des transmissions dans l’armée burundaise a fait défection, emportant avec lui tout le matériel de décryptage de messages-radio. Un sous-officier, technicien des transmissions est aussi parti avec son chef mais a une destination inconnue.
Quoique l’état-major puisse commander et remplacer ce matériel disparu, cela "prendra du temps" selon un haut gradé en mission, ayant requis l'anonymat, joint par VOA Afrique. La même source fait remarquer que "c’est un sabotage intelligent qui fragilise efficacement une armée déjà fragilisée par une méfiance récurrente entre les ex-FAB, militaires de l’ancienne armée et ceux issus des rebellions".
Pour le capitaine Gratien Rukindikiza, ancien officier de l’armée burundaise, ce matériel porterait un coup fatal à l’armée s’il était utilisé par une rébellion contre le régime controversé de Bujumbura. Mais au-delà de cet incident, il faut comprendre "un malaise", a-t-il ajouté.
Depuis l’échec du coup d’état du 13 mai 2015, des centaines de militaires ont déserté les casernes pour une destination inconnue. Récemment, le chef d’état-major général a échappé à une embuscade mais trois hommes de sa garde ont été tués.
Les auteurs de cet attentat étaient des militaires en fonction selon un communiqué du ministère de la Défense.
La semaine dernière, un autre colonel, le commandant en second du camp Muha, une caserne de la capitale, est parti lui aussi.
Selon un témoin joint par VOA Afrique, il aurait laissé son arme à son agent de transmission pour la remettre de sa part. " J’aurai une autre arme là où je vais", lui a-t-il dit avant de partir.