C'est le slogan du PSG sous pavillon qatari depuis 2011, et il est plus que jamais d'actualité, tellement le public parisien avait l'impression de vivre un rêve.
Et ce fut sous l'impulsion de l'ex-joueur du Real Madrid, lui-même sur un nuage en éreintant Barcelone: en ce jour de la saint Valentin, l'Argentin fêtait ses 29 ans et l'a fait de la plus belle des manières, car quand il a effectué sa célébration de but en formant un coeur avec ses mains, par deux fois, c'est celui de Paris qu'il touchait.
Le coeur, justement, n'y était plus lors de la première partie de saison, traversée comme un zombie. Au point d'être relégué sur le banc début 2017 par l'entraîneur Unai Emery, qui l'avait pourtant jusqu'alors maintenu dans le onze de départ, histoire de ne pas lui saper davantage le moral.
Mais c'est bien en passant par la case remplaçant, avec l'arrivée du champion du monde allemand Julian Draxler en janvier conjuguée à la forme de Lucas, que Di Maria a été piqué, lui et son statut de deuxième plus cher transfert de l'histoire du Championnat de France (63 millions d'euros en provenance de Manchester United à l'été 2015).
La piqûre de janvier
L'arrière droit Thomas Meunier l'avait confirmé vendredi soir après une démonstration à Bordeaux en Ligue 1 avec déjà un doublé d'"ADM", parlant d'un "Angel un peu métamorphosé" et "plus investi" et qui déteste par-dessus tout ronger son frein sur le banc.
L'intéressé a "eu du mal" avec l'exigence tactique amenée par le nouvel entraîneur. "Ceux qui me connaissent savent que j'aime courir, aller un peu partout, un peu n'importe comment, et lui veut que chaque joueur occupe son espace et presse depuis sa position. J'ai eu un peu de mal au début, mais j'ai compris et ça me plaît", avait-il expliqué vendredi dans le quotidien sportif espagnol Marca.
Pas sûr qu'il soit resté cantonné à son aile, au contraire: mardi, "el Fideo" (le spaghetti) a rayonné sur le terrain comme depuis quelques semaines, avec hargne et justesse technique retrouvée, au point de réapparaître dans le onze de départ et d'en éjecter Lucas.
Si sa saison dernière avait été correcte, elle avait aussi ternie par son impuissance en quarts de finale face à Manchester City en quarts de finale de C1 (2-2, 0-1). Et même si le PSG sera jugé sur sa capacité à enfin atteindre les demi-finales de la compétition-reine, et l'Argentin avec lui, celui-ci a déjà pris date, et une forme de revanche.
Doublé pour un tournant ?
Rayonnant ? Décisif, déjà: il a ouvert la voie d'un coup franc enroulé (18e) et a tué le match en portant le score à 3-0 au bout d'une action individuelle: déboulant plein axe, il feinte un décalage à droite puis s'applique à enrouler sa frappe, qui trouve la lucarne barcelonaise (55e).
Ses 8e et 9e buts de la saison, à l'occasion de son 30e match, marquent sans doute un tournant dans la saison du PSG, voire son histoire si elle ne s'achève pas en quart de finale, comme les quatre dernières fois.
Rayonnant dans le jeu, aussi: il a multiplié les remontées de balle assorties d'ouvertures, comme celle pour Matuidi qui s'emmène mal le ballon (13e), ou pour Draxler qui obtient un corner (34e).
Sa qualité de centre était aussi à l'oeuvre pour Cavani, un poil en retard (39e), et Di Maria se prend le visage dans les mains tellement il y croyait.
Et le gaucher n'a pas hésité à défendre au moment où le Barça redressait un peu la tête.
"Gagner 4-0 contre Barcelone et le jour de mon anniversaire c'est incroyable, on est très heureux. C'est ce que l'entraîneur nous a demandé, on a eu le match parfait et on est satisfait du résultat", s'est-il félicité sur beIN Sports.
Remplacé par Lucas (61e), il a reçu une ovation debout du Parc scandant son nom. En choeur.
Avec AFP