"Nous soussignés, Organisations syndicales des chauffeurs du secteur du transport routier du Cameroun, venons par les présentes, vous tenir syndicalement informé de l'assassinat en RCA de notre camarade Awalou Mohamadou par l'armée russe, à travers sa composante Wagner", détaille la lettre.
Les chauffeurs routiers camerounais réclament une enquête sur la mort de leur collègue et que "des mesures concrètes soient prises, afin que ce genre de crimes ne se répètent plus". Ils dénoncent le manque de sécurisation des travailleurs se rendant en Centrafrique et menacent d'entrer en grève sans préciser dans quel délai.
Vendredi, le ministre des Transports centrafricain, Herbert Gotran Djono-Ahaba, avait déploré dans un communiqué officiel "la disparition tragique d'un chauffeur camerounais transportant des marchandises le long du corridor Garoua-Boulaï-Bangui" le 18 novembre et précisé que "les circonstances de sa mort restent encore à élucider".
Un rapport de la gendarmerie nationale centrafricaine, relayée par plusieurs médias camerounais, a évoqué "une attaque sur un convoi russe dont les auteurs ne sont pas identifiés". Le chauffeur routier "a reçu une balle dans le thorax" et il "est décédé après son transfèrement à l’hôpital général de Bangui par les alliés russes", poursuit le rapport qui mentionne également qu'"un sujet russe a reçu une balle dans la cuisse et se trouve actuellement en soins intensifs".
Un axe routier primordial
"Suite à l'incident survenu au village Bogoin, nous ne pouvons pas, pour l'instant, réagir directement aux accusations formulées par l'organisation syndicale des chauffeurs camerounais", a commenté lundi à l'AFP Claude Rameaux Bireau, le ministre centrafricain de la Défense, qui avait adressé ses condoléances à l'ambassadeur du Cameroun à Bangui dans une lettre vendredi.
Lundi soir, les autorités camerounaises n'avaient pas réagi au courrier des syndicats. Le village de Bogoin, à 166 km au nord-est de la capitale Bangui, est situé sur un axe routier primordial reliant Douala à Bangui et permettant l'approvisionnement de la capitale de ce pays enclavé d'Afrique centrale.
La Centrafrique, pays parmi les plus pauvres du continent africain et affligé par une succession de guerres civiles, coups d’État et régimes autoritaires depuis son indépendance de la France en 1960, est en proie à des guérillas multiformes menées par des rebelles et des groupes armés. La Russie a dépêché en 2020 des mercenaires en Centrafrique pour soutenir le régime du président Faustin Archange Touadéra, face aux risques de déstabilisation de groupes armés rebelles.
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