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Les consommateurs camerounais s'inquiètent de la sécurité sanitaire des aliments


Une vendeuse d’ananas à Nkolmeyang, au Cameroun, le 24 mars 2020. (VOA/Emmanuel Jules Ntap).
Une vendeuse d’ananas à Nkolmeyang, au Cameroun, le 24 mars 2020. (VOA/Emmanuel Jules Ntap).

Au Cameroun, des inquiétudes existent sur la qualité des ananas produits et vendus sur le marché local. Certains producteurs et commerçants sont accusés de faire usage du formol pour accélérer la maturité de leurs fruits.

Une campagne de sensibilisation contre cette pratique a débuté dans l’un des principaux bassins de production d’ananas du Cameroun.

"Nous voulons nous rassurer que l’ananas de la production à la consommation humaine ne contient pas des substituts qui puissent altérer la santé du consommateur", explique Jacqueline Koa, présidente du Conseil national de la consommation.

Elle s’est rendue dans la localité de Nkolmeyang dans l’arrondissement d’Awae, à une cinquantaine de kilomètres à l’est de Yaoundé, pour échanger avec les vendeurs d’ananas. Ces vendeurs sont installés en bordure de route. Des tas d’ananas sont exposés et vendus aux consommateurs.

Jacqueline Koa, présidente du Conseil national de la consommation à Nkolmeyang, Cameroun, le 24 mars 2020. (VOA/Emmanuel Jules Ntap).
Jacqueline Koa, présidente du Conseil national de la consommation à Nkolmeyang, Cameroun, le 24 mars 2020. (VOA/Emmanuel Jules Ntap).

"Nous sommes venus dans ce bassin de production des ananas pour sensibiliser les producteurs et ceux qui distribuent ce produit, ceux qui font le stockage et ceux qui le commercialisent", ajoute Jacqueline Koa.

De sources officielles, près de 200 hectares sont occupés par l’ananas dans le bassin de production d’Awae. Mais le fichier des exploitants agricoles n’existe pas. La plupart d’ouvriers de la chaîne de production sont peu qualifiés, ce qui rend difficile leur suivi, surtout ceux qui n’ont pas assez de moyens pour acheter les intrants agricoles.

"Lorsqu’on est à court de moyens, au lieu d’attendre la maturité physiologique des fruits, certains producteurs brûlent les étapes, et font des vertissages très tôt à 130 voire 140 jours, et à la fin nous aurons des fruits qui ne sont pas à maturité avec une couleur blanche et des fruits qui ne sont pas sucrés", confie à VOA Afrique Hervé Mvondo, délégué d’arrondissement d’agriculture d’Awae.

Le Conseil national de la consommation a déjà parcouru huit régions du Cameroun pour sensibiliser notamment les consommateurs à la consommation des produits sains.

"Il faut prendre des dispositions à partir du sommet de la chaine de production: ceux qui cultivent, ceux qui financent, jusqu’au bas niveau. Le petit commerçant n’a pas le temps de se poser la question de savoir si les ananas qu’il achète sont de bonne qualité ou pas", propose Protais Atangana, président des vendeurs d’ananas dans la localité de Nkolmeyang.

La sécurité sanitaire des aliments au Cameroun inquiète les experts et les consommateurs. Une loi sur le sujet a été promulguée en décembre 2018, mais son décret d’application n’a pas encore été publié.

Bernard Ngoumou, ingénieur en sécurité sanitaire et conformité des aliments à Nkolmeyang, Cameroun, le 24 mars 2020. (VOA/Emmanuel Jules Ntap).
Bernard Ngoumou, ingénieur en sécurité sanitaire et conformité des aliments à Nkolmeyang, Cameroun, le 24 mars 2020. (VOA/Emmanuel Jules Ntap).


"L’utilisation d’un produit chimique comme le formol pour retarder ou accélérer la maturité d’un fruit est un délit", affirme Bernard Ngoumou, ingénieur en sécurité sanitaire et conformité des aliments.

Le ministère du commerce a initié la procédure de mise en place du label Cameroun qui va permettre d’avoir la traçabilité des produits du champ jusqu’à la table du consommateur.

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