Le riz importé est l’un des produits qui fait courir les consommateurs. Le gouvernement espère lutter ainsi contre la vie chère face à l’inflation galopante et au regard du faible pouvoir d’achat des consommateurs.
Le site de la vente promotionnelle ne désemplit pas. Chaque matin les consommateurs font la queue pour acheter du riz. « Je suis venue chercher le riz pour les enfants puisqu’on m’a dit que c’est moins cher, on vend le sac à 15.000 francs CFA. Au marché, ce même sac de riz de 50 kg est vendu à plus de 30.000 francs CFA. Ici, j’ai pris deux sacs de riz avec ma petite-sœur. Je pense qu’ils sont en train d’aider les ménages pauvres et on peut économiser pour envoyer les enfants à l’école et les nourrir », explique Delphine Andegue une mère de cinq enfants venue s’approvisionner.
Le riz vendu en promotion ici est importé de Thaïlande et du Pakistan. Célestin Nga est un pharmacien, il n’approuve pas totalement une telle opération.
« Dans les villages, on doit produire que d’importer et de venir distribuer à vil prix de cette manière. Je ne souscris pas à cette façon de faire, mais je crois aussi qu’il y a une frange de la population qui a un pouvoir d’achat faible qui profite parce que les autres denrées alimentaires coûtent cher et c’est quand même une bouffée d’oxygène », pense ce pharmacien.
La campagne de vente promotionnelle permet toutefois à certains entrepreneurs locaux de faire connaitre leurs produits. « Beaucoup de Camerounais aiment nos produits, nous entamons nos journées à 6 heures du matin, jusqu’à 21 heures, les gens sont toujours alignés pour acheter la pâtisserie et le tout est fait à base de la farine de manioc », se réjouit Jean Pascal Nwal fait de la pâtisserie à base de la farine du manioc.
Dans les rangs ce jour-là, Armandine Obama, une sexagénaire qui tient à déguster les produits de la pâtisserie à base de la farine de manioc. « Je pense qu’il faut consommer camerounais, on a entendu parler de ce produit, mais je n’ai jamais eu l’occasion de goûter, j’ai pris deux paquets de grosses brioches à 1000 francs CFA. C’est moins cher, parce que dans les boulangeries ailleurs, une grosse brioche comme celle-ci est vendue au moins à 125 francs CFA l’une, voire 150 francs CFA », confie-t-elle à Voa Afrique.
Au vu de l’engouement populaire de cette vente promotionnelle, l’opération de ventes directes en circuit court qui devait s’achever le 10 janvier a été prolongée.
« Les ventes en circuits court, cela signifie sans avoir à recourir aux intermédiaires qui recherchent leurs marges, ce qui est normal. Et ici, on vend du producteur au consommateur, ou de l’usine au consommateur ou encore de l’importateur au consommateur », clarifie Luc Magloire Mbarga Atangana, ministre du Commerce qui a par ailleurs annoncé, « que nous allons continuer autant que les populations le voudront ».
Malgré les ventes promotionnelles, la vie va être plus chère en 2025, « pour acheter les mêmes biens et services en 2025, il aurait fallu au moins que le budget augmente au moins proportionnellement à l’inflation et donc si on n’a pas atteint la barre de 8000 milliards de francs CFA, on n’est même pas sorti de l’ornière, c’est pour cela qu’en 2025 ça sera plus dur et que la vie va être plus chère aussi », soutient l’économiste Jean Marie Kakdeu ».
L’inflation pour les denrées alimentaires en 2024 a tourné autour de 14% au Cameroun.
Forum