Au Cameroun, Greenpeace et des communautés locales s'insurgent contre une décision du gouvernement camerounais autorisant l'exploitation de plus de 68.000 hectares d'une forêt vierge, qui accueille des primates menacés d'extinction.
Mi-juillet, le gouvernement camerounais a décidé d'affecter "à la production du bois d'oeuvre" plus de 68.000 hectares de la forêt d'Ebo, située au nord de Douala (sud), la capitale économique, selon un arrêté du Premier ministre, Joseph Dion Ngute.
La forêt tropicale du bassin du Congo couvre 200 millions d'hectares, et est la deuxième plus grande forêt tropicale au monde après l'Amazonie.
"Greenpeace Afrique et les communautés locales dénoncent une décision du gouvernement camerounais d'ouvrir 68.385 hectares de forêt vierge à l'exploitation forestière", expliquent l'ONG et des représentants des populations locales.
Les signataires du texte regrettent que le gouvernement camerounais ait ignoré son propre engagement de faire de cette forêt un parc national.
"La forêt d'Ebo abrite des primates en danger critique d'extinction dont la condamnation à mort a été signée par le Premier ministre, Joseph Dion Ngute, avec l'approbation de la présidence de la République du Cameroun", a déploré Sylvie Djacbou, chargée de la forêt chez Greenpeace Afrique.
Dans le communiqué, un chef traditionnel de la zone, Victor Yetina, a, pour sa part, fustigé une "grave injustice", assurant que les communautés locales utiliseront "tous les moyens légaux pour l'annulation de cette décision par le gouvernement".
Alors que le Brésil a été pointé du doigt pour avoir atteint un niveau de déforestation record de l'Amazonie au premier semestre, la déforestation s'accélère également en Afrique, avait prévenu l'organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) en mai.