Le parti de Maurice Kamto, opposant camerounais, accuse le gouvernement du président Paul Biya de "tentative d'assassinat", ce que le ministre de la Communication a démenti avec véhémence, affirmant au contraire que les partisans de l'opposant ont molesté un gendarme.
M. Kamto, candidat malheureux à la présidentielle d'octobre 2018, avait passé plus de huit mois en prison en 2019 après avoir participé à des marches contestant la victoire de M. Biya, 87 ans dont 37 à la tête du Cameroun.
Libéré en octobre, il avait affirmé en novembre qu'il était menacé de mort.
Lors d'un déplacement de M. Kamto dans la région du Nord vendredi, "trois individus en tenue civile (...) se sont approchés de sa portière après avoir filmé successivement toutes les plaques d'immatriculation des véhicules du cortège", avant que deux d'entre eux ne soient appréhendés par "l'équipe de sécurité" de son parti, le Mouvement pour la renaissance du Cameroun, a expliqué le secrétaire général du MRC, Roger Justin Noah, dans un communiqué publié ce week-end.
Un des individus était "porteur d'une arme à feu", et les deux hommes se sont identifiés comme des "membres des forces de sécurité gouvernementale", a-t-il poursuivi, affirmant qu'il s'agit d'une "tentative d'assassinat".
Le ministre de la Communication René Emmanuel Sadi affirme pour sa part qu'un gendarme a été "violemment molesté" alors qu'il effectuait "une mission classique de renseignement" avec ses collègues, et qu'ils n'étaient "nullement chargés d'attenter à la personne" de M. Kamto.
"Le gouvernement condamne avec la plus grande fermeté cet acte de violence délibérée contre un représentant de la force publique", a ajouté le ministre dans un communiqué où il affirme qu'une enquête a été ouverte pour "établir les responsabilités dans cette affaire".
Le MRC, arrivé deuxième à la présidentielle de 2018, avait choisi de boycotter les élections législatives et municipales qui se sont tenues début février en raison des violences qui secouent les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, où les combats entre séparatistes et forces gouvernementales ont fait plus de 3.000 morts et forcé plus de 700.000 personnes à quitter leurs domiciles depuis trois ans.