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Ouverture du procès d'un journaliste accusé d'"intelligence" avec Boko Haram au Cameroun


Le marché Mokolo à Yaoundé, Cameroun, 10 octobre 2011
Le marché Mokolo à Yaoundé, Cameroun, 10 octobre 2011

Le procès d'un correspondant de Radio France internationale, détenu depuis un an au Cameroun et accusé d'"intelligence" avec Boko Haram, s'est ouvert mercredi à Yaoundé, avant d'être renvoyé au 7 septembre.

Samedi, la présidente de RFI Marie-Christine Saragosse avait "supplié" Yaoundé de "mettre un terme au calvaire" du journaliste Ahmed Abba, correspondant de RFI en langue haoussa à Maroua, chef-lieu de l'extrême nord du Cameroun, où il a été arrêté le 30 juillet 2015.

La veille, Reporters Sans Frontières avait de nouveau réclamé sa "libération immédiate", un an jour pour jour après son arrestation.

"Il a d'abord été détenu au secret, puis il a subi des tortures", d'après Mme Saragosse.

Mercredi, M. Abba, présent à l'audience, a de nouveau plaidé non coupable, lors de ce premier débat contradictoire sur le fond devant le tribunal militaire de Yaoundé. Il risque la peine capitale.

La justice lui reproche de ne pas avoir partagé avec les autorités des informations qu'il a collectées sur certains membres du groupe islamiste Boko Haram, qui mène des attaques dans le nord du Cameroun.

Le commissaire du gouvernement a révélé que le journaliste avait été placé sous écoute téléphonique sans en préciser la période, à la demande du Ministère public.

Il a ensuite lu un procès-verbal de transcription des conversations téléphoniques entre le journaliste et des islamistes présumés.

Ceux-ci revendiquaient certaines actions commises dans l'extrême-nord du Cameroun, dont la pose d'explosifs et de mines ciblant des soldats camerounais, et l'enlèvement de Français.

De même source, ces conversations portaient aussi sur des projets d'attaques dans cette région où les membres de Boko Haram commettent régulièrement des attaques, dont des attentats terroristes.

Selon l'avocat du journaliste Me Charles Tchougang, M. Ahmed Abba informait régulièrement les autorités administratives et militaires lorsqu'il était en possession d'informations importantes sur les actions menées ou projetées par Boko Haram.

D'après lui, le procès en cours vise avant tout la radio française, dont le régime de Yaoundé n'apprécie pas le traitement de certaines informations concernant le Cameroun.

Avec AFP

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