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Au moins 4 blessés après des échauffourées à Bamenda au Cameroun


Des manifestants à Bamenda pour protester contre les discriminations au Cameroun, le 22 septembre 2017. (Archives)
Des manifestants à Bamenda pour protester contre les discriminations au Cameroun, le 22 septembre 2017. (Archives)

Au moins quatre personnes, dont un policier, ont été blessées à Bamenda, épicentre de la crise anglophone dans l'ouest du Cameroun, dans la nuit de samedi à dimanche au cours de laquelle plusieurs coups de feu ont été entendus, a appris l'AFP de sources concordantes.

"Un policier a été blessé par balle dans la nuit à Food Market lors des échauffourées entre forces de l'ordre et des radicaux", a affirmé une source proche des services de sécurité. "Il est sous soins, mais ses jours ne paraissent pas en danger", a assuré la même source, qui n'a pas donné davantage de précision sur les incidents de la nuit.

Aux urgences de l'hôpital de la ville, deux blessés civils, des hommes, étaient pris en charge dimanche matin, a constaté l'AFP.

"J'étais près de chez moi dans la nuit vers 22 heures quand des policiers ont commencé à tirer. J'ai pris une balle perdue à la jambe droite", a raconté un des blessés. "Je ne sais pas pourquoi ils tiraient", a-t-il ajouté.

Le deuxième blessé a expliqué avoir été "roué de coups par des policiers" alors qu'il se trouvait au quartier Ntarikon où il avait rendez-vous avec le chef de l'opposition, Ni John Fru Ndi, dont le fief est à Bamenda.

Une femme a également été blessée par balle au cours de la nuit près d'Hospital Roundabout, un grand carrefour de la ville, selon des sources concordantes.

Il y a eu "des tirs toute la nuit", a confié un habitant rencontré à Food Market, le plus grand marché de vivres de la ville.

"Ici, les policiers ont tiré plusieurs coups de feu. J'ai ramassé une douille. Ils ont tapé sur plusieurs commerçants devant moi", a renchéri le gérant d'une petite cafétéria du marché.

A 8H00 locales (7H00 GMT), des policiers quadrillaient les différentes accès à Food Market, a-t-on constaté. A peine arrivés pour le marché du matin, des commerçants remballaient déjà leurs marchandises. "C'est terminé pour aujourd'hui, je n'ouvre plus", a expliqué le gérant d'une poissonnerie.

Un couvre-feu nocturne est actuellement en vigueur à Bamenda, capitale de la province du Nord-Ouest, et un des épicentres de la grave crise socio-politique qui secoue depuis fin 2016 les zones anglophones du pays.

Durant la nuit, police et gendarmerie organisent régulièrement des patrouilles pour contraindre les populations à retourner chez elles ou opérer des arrestations, selon plusieurs habitants de la ville. Mais c'est la première fois que de violents incidents surviennent à Bamenda même depuis l'instauration du couvre-feu le 8 novembre.

La situation sécuritaire s'est très sérieusement dégradée ces derniers jours dans les zones anglophones. Quatre militaires y ont été tués en moins d'une semaine, dans des attaques attribuées par le gouvernement aux séparatistes anglophones.

"La situation sécuritaire est préoccupante. Nous mêmes sommes menacés", a confié à l'AFP un gendarme à Bamenda. "Toutes les forces de sécurité sont des cibles potentielles des sécessionnistes. Mais ils visent plus particulièrement les gendarmes parce qu'ils estiment que la gendarmerie n'est pas une force reconnue dans le système anglo-saxon. Ils disent donc que la gendarmerie ne doit pas exister sur leur +territoire+", a expliqué cette source, sous couvert d'anonymat.

Avec AFP

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